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J’aime les patates : Changer le monde

Une expérience interactive et ludique pour initier les jeunes à l’innovation sociale.

Les patates peuvent-elles nous aider à créer un monde meilleur? Chose certaine, elles peuvent servir de métaphore pour nous apprendre comment opérer un tel changement.

C’est ce qu’ont réussi à faire la documentariste Vali Fugulin et le designer de jeu Ruben Farrus avec «J’aime les patates», une expérience interactive et ludique pour les jeunes de 9 à 12 ans, produit par l’ONF et réalisé par le studio Minority.

Le but de «J’aime les patates» est d’enseigner aux enfants comment de bonnes idées peuvent nous aider à créer des transformations positives dans nos sociétés et pour notre planète. L’innovation sociale étant un sujet assez lourd et sérieux, l’aspect ludique du jeu avait pour but de faciliter l’apprentissage.

«Il fallait éviter le piège de tomber trop dans l’éducatif, explique Ruben Farrus. Personne ne veut jouer à “l’innovation sociale”.»

Réussir à passer un message dans un médium interactif n’est pas une mince affaire. Pour une documentariste comme Vali Fugulin, ce fut un processus ardu. Mais il ne faut pas croire que cela vienne plus naturellement aux designers de jeu. Ruben Farrus pense que leur rencontre, la collision créée entre leurs univers respectifs du cinéma et du jeu vidéo, constituent la force de «J’aime les patates.»

«Ça prend des habiletés particulières pour être capables de passer un message, explique-t-il. Dans l’industrie du divertissement interactif, on est habitués à certains genres, souvent des titres violents ou des casse-tête. Mais pour faire vivre une émotion, ça demande une sensibilité parfois plus proche du cinéma que du jeu. C’est pour ça qu’on faisait un bon “match”.»

«J’aime les patates» met en scène Chips, un garçon qui amasse des pommes de terre pour en nourrir un monstre au milieu de son village. En échange, ce dernier lui fournit les objets qu’il désire. Tout va bien jusqu’à ce que le système dérape et oblige Chips et ses concitoyens à trouver d’autres solutions. 

«Nous avons fait cette recherche auprès de gens qui ont réussi à créer de gros changements, explique Vali Fugulin. On s’est rendu compte qu’ils avaient tous un parcours similaire. Lorsque l’on a présenté cela à Ruben, tout de suite, il y a vu le parcours du héros. C’est comme si la structure dramatique de notre jeu se trouvait là, dans la vraie vie.»

Les résultats ont dépassé les attentes des créateurs. «C’est très touchant de constater que les enfants comprenaient ce qu’on voulait leur dire, poursuit Vali. Certains ont analysé notre message en détail; ça me prouve qu’on a fait notre job.»

Pour Ruben Farrus, il ne fait aucun doute que ce genre de jeu fait partie de l’avenir de l’industrie. «J’ai beaucoup aimé ce processus créatif, j’ai beaucoup appris, dit-il. Je pense qu’on est à un moment où les gens commencent à demander plus de leur hobby. Il y aura toujours une place pour les “blockbusters”, mais le marché est aussi prêt à recevoir des titres plus indépendants.»

Productrice déléguée : Andrée Harvey // Hara Numérik
Directeur artistique : Daniel Mireault
Journalistes : Paul Blais et Charles Prémont
Réalisatrice vidéo : Émilie Ricard-Harvey // Mode Couleur
Directeur du projet : Michel Jolicoeur
Coordonnatrice : Geneviève Roy
Consultants : Raphaëlle Huysmans (Urbania) et Pascal Pelletier (Figure55)
Produit en collaboration avec la Ville de Montréal et L’inis.