Comme beaucoup d’idées, celle de Martin-Luc Archambault est arrivée de façon tout à fait fortuite. Il célébrait chez une amie qui venait de déménager. Comme ses haut-parleurs étaient encore emballés, il a eu l’idée de combiner plusieurs téléphones cellulaires pour faire jouer de la musique et l’amplifier.
«Évidemment, ça n’a pas fonctionné», raconte Martin-Luc. «Même si tout le monde a appuyé sur play en même temps, la musique était tout le temps désynchronisée.»
Qu’à cela ne tienne, l’idée derrière AmpMe était née. Il restait cependant à trouver le moyen de synchroniser parfaitement chaque téléphone, ce qui n’était pas une mince affaire. Mais Martin-Luc savait où trouver les cerveaux qui pourraient relever ce défi technologique.
Il faut dire que Martin-Luc Archambault est un investisseur en série et un entrepreneur aguerri. Au cours des 15 dernières années, le multimillionnaire de 35 ans a financé, fondé ou dirigé des dizaines de jeunes entreprises technologiques, notamment Wajam, Passwordbox et Spotr. Il siège sur le conseil d’administration du réseau d’investisseurs Anges Québec et, en 2015 et 2016, fut l’un des «dragons» à l’émission télé Dans l’œil du dragon.
Il se trouve que Mirego, une entreprise de Québec dans laquelle il est investisseur et partenaire, se spécialise justement dans le développement de solutions mobiles. «Pour moi, c’était facile d’aller voir l’équipe de Mirego et de demander l’aide de deux ou trois développeurs pour tester le concept et vérifier s’il y avait quelque chose à faire avec cette idée-là.»
Le développement de l’application commença en août 2014. Pendant six mois, l’investisseur a eu l’impression de jeter son argent par les fenêtres. «Ça représentait un gros défi technique, justifie-t-il. Mais quand les concepteurs sont arrivés dans mon bureau avec l’application fonctionnelle, j’étais euphorique!» L’application fut finalement lancée en septembre 2015.
Entretemps, la technologie a évolué. Au début, l’application ajoutait des sons à haute fréquence pour synchroniser les téléphones. «Le problème, c’est que ça prenait 10 à 15 secondes, et ça ne fonctionnait pas quand il y avait trop de bruit», précise-t-il. Maintenant, on s’est constitué une base de données qui contient les informations sur le décalage audio de presque tous les téléphones existants.
Un an après son lancement, l’application a été téléchargée par plus de 2 millions de personnes. «Notre public, ce sont les jeunes de 15 à 24 ans, explique Martin-Luc. Ils ont 200 récréations par année durant lesquelles ils se mettent à danser, se filment et mettent ça sur Twitter ou YouTube.». Selon lui, le marketing d’AmpMe se fait tout seul, puisqu’on est obligé d’en parler à ses amis pour l’utiliser.
Le succès d’AmpMe lui a permis de récolter plus de 8 millions de dollars lors d’une deuxième ronde de financement, Martin-Luc Archambault ne compte pas monétiser tout de suite l’application : «Je ne sais pas c’est quoi la suite, mais… pour l’instant, on a du fun et on a une équipe exceptionnelle!»
Productrice déléguée : Andrée Harvey // Hara Numérik
Directeur artistique : Daniel Mireault
Journalistes : Paul Blais et Charles Prémont
Réalisatrice vidéo : Émilie Ricard-Harvey // Mode Couleur
Directeur du projet : Michel Jolicoeur
Coordonnatrice : Geneviève Roy
Consultants : Raphaëlle Huysmans (Urbania) et Pascal Pelletier (Figure55)
Produit en collaboration avec la Ville de Montréal et L’inis.