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Marc-en-peluche, saison 2 : Dénoncer l’intimidation

Quoi de mieux qu’une marionnette pour parler d’intimidation? C’est le pari que fait la websérie Marc-en-peluche.

L’intimidation est un fléau de notre société et une des armes principales que nous ayons trouvées pour le combattre est d’en parler. L’équipe de Blachfilms a eu une idée originale pour ce faire : et si un dur à cuire devenait, du jour au lendemain, une marionnette? Le résultat est la websérie Marc en peluche, diffusée sur le site de Télé-Québec.

« Si t’es un intimidateur pis que tu veux être dark et gothique, et que tu te retrouves avec les cheveux orange et la peau verte, c’est gênant », indique Benoit Lach, co-scénariste, réalisateur et co-producteur. « Le personnage de Marc, c’est celui que t’aimes pas, que t’évites dans les couloirs. Mais, du jour au lendemain, il passe de l’intimidateur à l’intimidé et on le suit dans cette chute. »

Lors de l’écriture de la série, les créateurs de Blachfilms souhaitaient ne pas adopter un ton moralisateur. « On laisse les jeunes, qui sont assez intelligents, choisir leur camp, explique Vincent Lafortune, co-scénariste, co-producteur et comédien (il tient le rôle du directeur dans la production). Je pense que ç’a ouvert une discussion. Ç’a permis de parler d’un sujet qui est trop souvent traité de manière “gouvernementale” où les jeunes ne se retrouvent pas. »

Ce sur quoi renchérit Benoit. « On les divertit, alors c’est plus facile d’aborder la question. Nous, on a tripé sur cette idée parce que la marionnette incarne quelque chose de vulnérable. »

« C’est ça qui est fantastique, poursuit Vincent. On a un personnage qui est complètement en dehors de la réalité, mais l’authenticité de ce qu’il vit touche les gens. »

Le fait de tourner avec une peluche ouvre aussi de nombreuses possibilités au scénario. « Il y a le côté ludique de la marionnette qui nous permet d’aller loin dans la violence qu’on lui fait subir, continue-t-il. On a réussi à avoir une vérité parce qu’on a été en mesure de pousser plus que si on avait été avec un jeune acteur. »

L’achalandage sur le site de Télé-Québec aurait été très bon et surpassé les attentes, aux dires de Vincent. « Autant sur le Web que sur la vidéo sur demande. On était très contents de se rendre compte que notre auditoire a tout de suite compris ce qu’on essayait de faire. »

La deuxième saison promet d’approfondir un secret dévoilé lors de la saison précédente. « La transformation de Marc donnait l’impression que c’était un peu un acte de Dieu, mais en finale, on apprend qu’il y a quelqu’un derrière ça, indique Benoit. C’est ce qu’on explore dans les nouveaux épisodes. »

Pour Benoit et Vincent, le numérique donne une marge aux créateurs. « Ça nous autorise à réaliser les séries que l’on a en tête et dans le cœur, exprime Vincent. Ça nous permet de les faire vivre plus rapidement que si nous utilisions une structure traditionnelle. C’est un endroit où le risque est encore encouragé et j’espère que ça va durer longtemps. »

Produit par Xn Québec, en collaboration avec la Ville de Montréal et L’inis
Production déléguée : Andrée Harvey (LaCogency)                                                                    Réalisation vidéo : Émilie Ricard-Harvey (Mode Couleur)
Coordonnatrice : Geneviève Roy                                                                                                Journaliste : Charles Prémont
Consultants : Raphaëlle Huysmans (Urbania) et Pascal Pelletier (Figure55)