Et oui. Un nouveau tir israélien vient de faire 15 morts et plus de 200 blessés dans une école de l’Agence de l’ONU où s’étaient réfugiés des Palestiniens. Qu’apprend-on dans les écoles ? Plusieurs belles choses telles que la culture, le civisme et l’histoire. Je reviendrai ici sur une citation que j’apprécie particulièrement de Marx, mais qui nécessite une transformation dans le cas présent: «celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre». Dans la perspective du conflit israélo-palestinien et en empruntant un regard humaniste, j’irais davantage pour : «celui qui connaît l’histoire a en sa possession les outils nécessaires pour éviter de la répéter». Or, les choses ne s’opèrent malheureusement pas toujours ainsi. Que l’Homme soit né bon, ou pas, qu’il le devienne ou pas, il est quand même triste de constater que nous répétons sans cesse l’histoire. Avec quelques petites avancées ici et là. Pourquoi ce petit détour? Tout simplement parce que le peuple qui a subi un des pires massacres du 20e siècle, ce peuple qui aurait pu devenir le porte-étendard de la paix en ce bas monde, s’est inscrit malheureusement dans l’histoire politico-économico-religieuse comme un peuple colonisateur. À défaut de jouer sur une mince ligne dangereuse, troquons le peuple par l’État-nation d’Israël. Un État-nation qui, vous le comprendrez bien, est constitué de parlementaires élus par les citoyens israéliens.
Est-ce que la Shoah est comparable à ce qu’Israël fait vivre depuis 1947 à la Palestine? Non, certainement pas. Or, si on compare la carte du territoire palestinien de 1947 avec l’actuelle zone palestinienne et qu’on ajoute à cela les milliers de morts, nous pouvons appeler cela un génocide. Seulement depuis le 8 juillet 2014, 777 Palestiniens ont été tués et on dénombre plus de 4750 blessés, qui sont en majorité des civils. Plusieurs centaines d’enfants ici et là. On assiste en direct à ce meurtre de masse en se disant : cette communauté internationale va agir! Et non, rien. Au fait, quelle communauté internationale? Parce qu’il y en existe une qui agit présentement en laissant le conflit s’envenimer. La communauté du capital. Après tout, qu’est-ce qu’on s’en fout de la Palestine? Qui est l’acteur le plus important dans ce système économique mondialisé? Qui possède davantage de banques? Bien, voilà. Pour ce qui est de la perte des vies humaines, on s’en balance, car la masse ne comprendra jamais le lien entre capital et meurtre. Le capitalisme n’a jamais tué personne, c’est le communisme qui tue. L’herméneutique : l’art d’interpréter.
Pas plus tard que la semaine dernière, la très modérée parlementaire israélienne, Ayelet Shaked, du parti ultra-nationaliste Jewish Home, a directement appelé au meurtre de toutes les mères palestiniennes porteuses de «petits serpents». On fait quoi nous les petites gens qui avons le cœur à la dignité humaine lorsque l’on entend de tels propos? Qu’est-ce que l’on fait lorsque chaque jour le décompte des morts s’élève à coup de centaine du côté palestinien? Que penser de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, qui nous apprend en conférence de presse qu’il y a peut-être quelque chose qui cloche avec les frappes d’Israël? Que faire du silence morbide de Stephen Harper? De ce même premier ministre qui a reçu en janvier 2014 un doctorat honorifique de l’Université de Tel-Aviv pour ses talents de, et je cite : «véritable soldat dans le combat contre l’islamisme radical». Que faire? L’impuissance est tellement grande et le silence des grandes puissances internationales est si assourdissant. Pour ma part, je crois qu’il faut continuer d’espérer en un meilleur avenir pour la Palestine en maintenant la pression (d’une quelconque façon que ce soit) sur les responsables de ce génocide.
Diogène de Sinope marchait vers Athènes à la lumière du jour avec une lampe allumée et quand on lui demandait pourquoi il agissait ainsi il répondait : « je cherche un homme honnête sur terre ».
Très malcommode que de vouloir se livrer au difficile exercice consistant à décortiquer – en espérant y voir plus clair – les trop nombreuses situations où une haine viscérale de l’autre dégénère en folie meurtrière.
Devrait-on blâmer le capitalisme ou le communisme, ou toute autre idéologie politique qu’on voudra? Ou plutôt l’impuissance ressentie par la majorité face à des conflits sans résolution apparente possible, d’où un laisser-faire résigné? Ou encore l’indifférence ou l’incompréhension?
Et si c’était essentiellement l’ignorance qui poussait à commettre l’irréparable chez la plupart? Une ignorance entretenue de manière lourdement coercitive par d’ignobles – et eux-mêmes ignorants – ultras et extrémistes de tout acabit?
Le monde est depuis des millénaires largement à la merci de dangereux bornés.
Il n’en faut d’ailleurs que fort peu de ces individus malsains pour court-circuiter n’importe laquelle société autrement naturellement tolérante ou même ouverte à l’égard des différences. Un seul fruit pourri dans le panier et la pourriture se propage.
Cela étant, comment s’extirpe-t-on de tous ces paniers de crabes? Est-ce même possible d’y parvenir?
Je ne décèle qu’une seule avenue pouvant mener à une solution: venir enfin à bout de l’ignorance, cet obscurantisme responsable de nos plus grands malheurs. Ce qui circonscrit le problème à trouver comment vaincre le fléau de l’ignorance… Un défi qui serait hélas quasi-impossible à relever.
Nous risquons de nous enliser très longtemps encore dans les ornières profondes et fangeuses laissées par l’Histoire.
C’est certainement un défi de taille que d’en venir à bout de l’ignorance…mais comment s’y prendre outre que par l’éducation?
L’éducation est sans conteste la clef.
Le problème réside toutefois du côté des «empêcheurs», des illuminés qui nient l’accessibilité à une éducation ouverte à tous – et plus particulièrement à «toutes» en plusieurs endroits à la merci de furieux fanatiques souvent «abominablement barbus» comme le chantait Nino Ferrer – qui sévissent tout imbus d’eux-mêmes dans leur ignorance crasse personnelle.
La famine se règle avec l’apport de nourriture. Comme l’ignorance avec l’accès à l’éducation. C’est acheminer, à qui en a grand besoin, ce qui est nécessaire à la résolution du problème qui constitue le défi réel.
un missile israélien, dites-vous? Pourtant rien n’est encore prouvé, et des questions fusent, des deux côtés de la barricade médiatique. Alors pourquoi commencez-vous avec un missile israélien? Pour nous figer l’esprit critique?
Vous y étiez dans cette école? Vous y avez de la parenté? Vous avez des contacts privilégiés avec le gentil ministre de la santé du Hamas, à Gaza? Vous êtes photographe, caméraman avec accès privilégié aux parades d’enfants morts mis en scène par le Hamas, relayés sans nuance dans nos médias? Vous êtes absolument sûr que les 400 millions de dollars donnés par la Qatar au Hamas pour la gestion des besoins humanitaires n’ont pas été détournés pour d’autres fins? Tunnels vers Israël, peut-être?
Vos questions sont légitimes, mais nous sommes à combien de milliers de morts depuis 1947 du côté de la Palestine et combien du côté d’Israël? Qui a violemment envahit, sous prétexte d’être le peuple élu de Dieu, la Palestine? Qui a mis en cage 1,7 millions de Palestiniens?
En ce qui concerne le Hamas, vous trouvez qu’ils sont réellement menaçants vous?
Dans la cour d’école, j’ai toujours supporté le petit qui recevait les coups du grand imbécile. Ceci, même si le petit essayait de se défendre comme il le pouvait…
Au plaisir,
Le principal obstacle qui entrave la résolution de ce conflit morbide, inutile et qui semble sans fin c’est l’État d’Israël. Sous le fallacieux argument du « droit de se défendre », cette puissance nucléaire qui possède une armée ultra moderne subventionnée par les États-Unis et une police politique mondiale très performante (le Mossad) encage et massacre un peuple depuis maintenant trop longtemps en représailles à quelques tirs de roquette ici et là. On nous prend vraiment pour des imbéciles… Israël n’a qu’à mettre fin à la colonisation et à reconnaître comme l’ONU les frontières de 1967 et ça serait terminé.
Au lieu de cela, les dirigeant-e-s du peuple de Dieu s’entête à vouloir construire sur les cendres de la Palestine le « Grand Israël », un futur État juif et théocratique où le peu de droits que la minorité arabe possède en terre israélienne (en dehors de Gaza et de la Cisjordanie) seraient abolis. Ce conflit aurait pu être résolu depuis des décennies grâce aux négociations avec le Fatah, mais voilà la mauvaise foi d’Israël a tout gâché. Désespéré-e-s et constatant l’échec de la voie négociée, les palestiniens et palestiniennes (de Gaza surtout) se sont réfugié-e-s dans les bras du Hamas, ce qui objectivement ne déplaît pas à Israël (qui justifie ainsi sa lutte contre le «terrorisme» et la poursuite de la colonisation). D’où l’impasse actuelle.
Je n’aime pas le Hamas, ni le Hesbollah libanais d’ailleurs. Mais il faut comprendre pourquoi ces forces sociopolitiques ont émergé. Dans le cas du Hesbollah, l’incapacité de l’État libanais à assurer son intégrité territoriale et un minimum de services publics a créé un trou qui a été comblé par le parti chiite. Le Hesbollah c’est à la fois une force qui a réussi à chasser Israël du territoire national et surtout un mouvement de la société civile qui gère des écoles, des hôpitaux, des services publics qui rendent la vie un peu moins pénible aux libanais des classes défavorisés.
Le hamas est objectivement une création d’israël visant au maintien de la ligne dure, c’est-à-dire l’imposition par la force d’un État juif théocratique sur les terres palestiniennes en justifiant le tout dans une lutte au terrorisme islamique radical.
Que le Hamas ne reconnaisse par Israël, ça reste théorique dans sa position de petit qui reçoit des coups. Ça n’affecte pas ou très peu le peuple israélien. Alors que la politique de colonisation, elle, perpétue dans la pratique un joug de plus en plus intenable pour un grand nombre de palestiniens qui commence à en avoir plus qu’assez.
Vous parlez de parade d’enfants morts mis en scène par le Hamas. Vous ne croyez pas qu’avec tous les assauts de l’armée d’Israël cela puisse causer des morts dans la population palestinienne. C’est sûrement du cinéma lorsqu’on voit à la télé des maisons démolies, ainsi qu’un hôpital et une école. Dans quel monde vivez-vous monsieur Bourbonnais ?
Je partage totalement votre avis monsieur Rozzi!