Contrairement à plusieurs, je ne m’insurge pas devant l’arrivée du Huffington Post Québec… du moins, je ne m’insurge pas du bénévolat qu’il appelle.
Je crois que dans une économie de l’information en réseau, le capital social peut servir de monnaie d’échange. La visibilité qu’offre le Huffington Post pourrait motiver bon nombre de personnes dont la l’objectif premier est d’être lu, que ce soit pour mettre leurs idées de l’avant ou pour se servir de cette plateforme comme tremplin vers quelque chose d’autre.
C’est sans doute d’ailleurs ce qui motive la plupart des blogueurs du Voir…
Évidemment, on ne connaît pas encore la portée qu’aura le Huffington Post au Québec. S’engager à y participer avant même son lancement, sur la seule base de la réputation du site, était donc risqué. On ne sait pas si la fréquentation du site sera grande ni si celui-ci respectera la spécificité québécoise. Mais si ceux qui le font ont parié que la visibilité qu’obtiendront leurs textes est une rémunération suffisante pour leur travail, tant mieux pour eux.
Ceci dit, je serais beaucoup plus à l’aise avec le Huffington Post s’il s’agissait d’un organisme sans but lucratif. Si ses revenus ne servaient qu’à assurer le fonctionnement du site, la rémunération de ses éditeurs et sa promotion, il serait beaucoup plus légitime de ne pas payer les participants.
J’imagine que le Huffington Post ne serait pas devenu ce qu’il est sans l’apport d’investisseurs qui ont permis son lancement et qui n’auraient pas investi sans avoir la promesse d’un retour potentiel. Pour avoir déjà tenté de fonder un média « citoyen » (qui est maintenant pas mal magané), je sais à quel point il est difficile de faire lever la patente sans moyens aucuns. Il faut être très gros pour espérer faire ses frais et il en coûte cher pour devenir très gros.
Des solutions mitoyennes où des entreprises médiatiques bien implantées partagent les revenus, comme Voir et le Journal de Montréal, sont probablement pour l’instant la meilleure façon d’obtenir à la fois capital social et sentiment de ne pas se faire fourrer.
Dans tous les cas, j’ai bien hâte de voir de quoi aura l’air le Huffington Post Québec demain.
Le projet Huffington Québec ressemble en tout point à plusieurs anciens sites québécois.
Québec 89 et à MIR (Michel Brulé) sont deux projets exactement similaires qui ont survécu 6 mois seulement chacun avant de fermer…
La prédiction est donc très faible quant au succès à long terme pour Huffington Québec à moins que la fondatrice accepte d’investir les 315 millions $ qu’elle a obtenu pour vendre son site au groupe AOL mais il est évident qu’elle ne le fera pas…
Les plans d’affaires de Québec89 et Mir étaient très semblables au projet actuel proposé par Huffington Québec. La description d’intention publiée dans l’édition inaugurale du Huffington Post est pour ainsi dire la même que celle qu’avaient publiée Michel Brulé dans MIR et l’éditeur de Québec89 à leur lancement.
Pour réussir, il faudrait proposer une approche différente du traitement de l’information, ce qui n’est pas cas, sinon il faut absolument avoir la convergence d’un grand groupe local comme LA PRESSE ou QUEBECOR, ce qui n’est pas le cas non plus.
À suivre!
Bernard Bujold – LeStudio1.com