Le néolibéralisme, peau de banane et les cols rouges

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Comme le veut une tradition qui date d’une semaine, voici les éléments qui ont marqué ma dernière semaine et que je n’ai pas réussi à faire fitter dans ma chronique radio.

Lundi, plusieurs commentateurs revenaient sur la marche du 22 juillet contre le néo-libéralisme organisée par la CLASSE et qui aurait réuni entre 10,000 et 400,000 personnes. Benoît Aubin du Journal de Montréal estimait que le néolibéralisme décrié par les manifestants était une autre façon de s’attaquer subtilement au PLQ : « juste de dire, mettons dehors les néolibéraux, c’est pour ne pas dire libéraux ?« . Selon lui, on peut comparer cette rhétorique à celle du sénateur Hébert qui ne parlait pas des nationalistes québécois, mais des « ultranationalistes ». Notons toutefois que le mot « libéral » dans « Parti Libéral » et dans « néolibéral » ne veut pas dire la même chose, contrairement au mot « nationaliste » dans l’autre exemple. Mais peut-être que la CLASSE (ou Beboît Aubin) nous estime trop niaiseux pour le comprendre.

Mardi, je suis allé au match de l’impact avec fiston contre l’Olympique Lyonnais. Très beau ce stade Saputo (et ça ne sent même pas le parmesan). Mon fils de 4 ans était déjà prêt à partir avant les hymnes nationaux, mais j’ai bien fait de ne pas l’écouter parce que j’aurais manqué le botté d’envoi de Pierre-Karl Péladeau qui a été copieusement hué malgré qu’il fut accompagné de son petit garçon de 10 ans. La grande classe. On peut ne pas être d’accord avec l’homme, mais le huer, devant son fils de surcroît (et devant le mien à qui j’ai dû expliquer ce qu’était le néolibéralisme), ce n’est pas très productif. Ah, et en passant, l’Impact a perdu au « penalty », comme ils disent.

On a beaucoup parlé en milieu de semaine de Twitter et de son influence sur la campagne, surtout suite au dérapage de Kamal Lutfi, candidat déchu de la CAQ. Un chroniqueur pas très geek du Journal de Montréal que je ne nommerai pas parce que je l’ai nommé deux paragraphes plus haut, s’est inquiété des risques de la plateforme de gazouillis : « C’est que Twitter est difficile à contrôler, et encore plus à prévoir. Il peut devenir « viral », peut créer un flash mob et, comme le candidat Lutfi l’a appris, il peut vous tuer aussi net qu’une fusée bien placée dans un jeu vidéo« . Un flash mob, ça ça fesse.

Pour en revenir au fond toutefois, soit les déclarations de Kamal Lutfi sur son impression que les souverainistes sont racistes, les réactions furent diverses. Pauline Marois a déclaré entre autres choses que les souverainistes étaient « passionnés » et non pas racistes, ce qui veut dire… euh… quelque chose. Quant à Gilles Proulx, il a dénoncé les propos de Lutfi : « pour nous traiter de racistes, faut-il dire à ce bon monsieur libanais, ce descendant des phéniciens qui ont inventé la chaloupe qu’on oublie qu’on a été le premier peuple de colonisés au monde à élire un juif à l’assemblée du Bas-Canada« . Faut-il comprendre qu’il devrait retourner dans sa chaloupe ?

Il y a aussi le père de Léo Bureau-Blouin-Brathwaite qui a enfin expliqué pourquoi son fils était stiff de même : c’est qu’il a été élevé avec pas de télé. Pendant que vous regardiez Au pays de Candy, lui, il lisait Candide. Un fait qui a hautement irrité Guy Fournier qui a fait ses besoins sur Papa Blouin dans le Journal de Montréal, sans doute déçu qu’il était que le futur ministre de l’Éducation ne se soit pas plutôt abreuvé aux reprises de Peau de banane pour parfaire sa culture lorsqu’il était petit. Comme le disait Voltaire, (j’ai trouvé ça sur Google), “ceux qui se mêlent des affaires publiques périssent quelquefois misérablement”… et/ou se ramassent au Journal de Montréal.

Jeudi, on apprenait que Marie-Claude Savard aurait maintenant son émission à V Télé. Très content pour elle qu’elle ait survécu à la Série Québec Montréal. Un exploit.

Claude Poirier de son côté nous présentait une entrevue exclusive avec le suspect principal dans le meurtre de Jolène Riendeau. En gros, le gars expliquait n’avoir pas voulu passé le test du détecteur de mensonge parce qu’il avait trouvé les policiers qui lui avaient demandé, pas très polis. Bonne raison. Mais l’entrevue s’est bien terminée puisque Claude Poirier a fait jurer au dividu qu’il n’était pas le responsable du meurtre. Case closed.

Enfin, vendredi nous apprenions que le candidat du mouvement des Cols Rouges initié par Sylvain Bouchard du FM93 à Québec serait Claude Roy, ancien député adéquiste et actuellement chauffeur d’autobus. Le candidat du renouveau quoi. D’ailleurs, selon un sondage Léger Marketing effectué à Québec, 36% des répondants avaient entendu parler des Cols Rouges et 36% serait prêt à voter pour eux. Il faut dire que Bouchard rebat les oreilles de ses auditeurs avec son mouvement depuis quelques mois. La majorité silencieuse aura-t-elle enfin une voix ? Comme le dit mon intellectuel préféré de droite sur Twitter, Doom Dumas : « La majorité silencieuse ne peut être que de droite. Sinon, elle n’est pas silencieuse ». Réfléchissez à ça.