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Qui dénonce la disparition de Studio 12?

Puisque les plus ardents défenseurs de la langue française se sont insurgés d’apprendre que Marc Cassivi écoutait peu de musique francophone en joggant, je me suis dit que leur réaction serait terrible à l’annonce du retrait de l’émission Studio 12 de la prochaine grille automnale de Radio-Canada. J’imaginais déjà le département des plaintes de la SRC débordé, pas autant qu’après le Bye Bye, mais tout juste.

Une semaine après la mise à mort d’une des rares vitrines télévisuelles dont disposaient nos auteurs-compositeurs-interprètes francophones, force est de constater que le débat est vite tombé à plat, quelques doléances sur Twitter, sans plus. C’est à se demander si les policiers de la langue ne brandiraient pas le spectre du piteux état de notre chanson que pour servir leur propre cause, comme expliquer une volte-face, attaquer un compétiteur ou justifier une programmation de festival paresseuse.

Au cours des 15 dernières années, la chanson francophone s’est débarrassée des compromis, s’est décomplexée face à la scène internationale et perdure grâce à un bassin d’artistes croissant. Le véritable problème, c’est sa diffusion. La radio et la télé n’en ont généralement que pour ses vedettes commerciales et boudent ainsi toutes ses autres déclinaisons.

En ce sens, la disparition de Studio 12 est un autre dur coup encaissé par nos musiciens francophones. Certes, ils peuvent toujours se produire à Sainte-Catherine, Voir ou En direct de l’univers, mais dans le créneau «émission / concert», ne reste plus que Belle & Bum et, une fois aux deux ans, Star Académie. Faites votre choix.

Invitée le 19 février prochain, cette fois en tant que tête d’affiche, Marie-Pierre Arthur participera à l’émission animée par Rebecca Makonnen pour une cinquième fois en trois ans. Elle y a déjà accompagné Ariane Moffatt, Stefie Shock, Karkwa et Vincent Vallières. Pour la bassiste, Studio 12 était devenu une source de revenus importante. De quoi compenser en partie le manque à gagner causé par la chute des ventes d’albums et tous les droits d’auteur qu’elle perd en attendant une réglementation adéquate du web.

Mais Studio 12 était davantage qu’une tribune ou une source de revenus pour nos créateurs, l’émission diffusée le dimanche soir à 23h (une case horaire ingrate) était un rendez-vous télévisuel lors duquel leur musique sonnait comme dans «la vraie vie». En laissant Arthur débarquer avec ses propres musiciens plutôt que de lui imposer un «house band» impersonnel, Studio 12 permettait aux téléspectateurs d’entendre toute la singularité de son œuvre, sa signature sonore.

En contrepartie, les cachets versés aux musiciens étaient une dépense majeure, d’où l’importance d’obtenir des cotes d’écoutes élevées. Mais avec des diffusions à 23h le dimanche, à 22h le samedi sur Espace Musique et à 1h du matin (!!) le vendredi soir sur la Première Chaîne, disons que la SRC s’est privée d’une bonne part de l’auditoire.

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Mais à qui appartiennent ces fesses?

J’ai appris avec le temps à ne pas me mêler de la vie personnelle de Cœur de Pirate, un terrain de jeu où Béatrice Martin m’apparait trop imprévisible pour présumer de quoi que ce soit. Cela dit, j’avais l’impression qu’elle avait tiré des leçons de ses vieux clichés osés pris il y a quelques années. Faut croire que non. Je ne suis pas expert en cul d’artiste, je ne souhaite pas le devenir non plus, mais je me demande bien ce qu’il y a de gracieux dans cette photo parue il y a quelques jours dans le magazine français L’Officiel Hommes. Remarquez, il est difficile de savoir si ces fesses appartiennent réellement à la chanteuse… Pour ce que j’en sais, elles ressemblent étrangement aux miennes.