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Et si…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kurt Cobain a soufflé cette semaine sur ses 45 bougies. Rares sont ceux qui auraient pu lui prédire une telle longévité. Jadis au cœur du nihilisme inhérent au mouvement grunge, le musicien aurait dû rejoindre les Joplin, Hendrix et Morrison dans le club des 27, mais après un passage à vide marqué par le suicide de sa femme Courtney Love en avril 1994, l’ancien leader de Nirvana coule enfin des jours paisibles.

Installé avec sa fille sur une terre à bois au sud-est de Seattle, le chanteur s’est remis il y a longtemps de la séparation de Nirvana survenue en 1997, soit deux ans après la sortie du dernier disque du groupe, Grunge Sucks. Les fans ont longtemps blâmé Dave Grohl d’avoir saboté le quatuor en désertant Nirvana pour fonder les Foo Fighters, mais soyons honnêtes, Cobain devait prendre une pause et remettre un peu d’ordre dans sa vie, à commencer par se débarrasser de sa dépendance à l’héroïne.

Il s’est d’ailleurs montré sous un jour nettement moins sombre lors de la parution de son premier disque solo, Straight As An Arrow, en 2002. Réalisé avec l’aide de Beck et Thurston Moore, le disque n’a peut-être pas obtenu le succès escompté, mais après la tornade Nirvana, la simple approbation critique de Straight As An Arrow a prouvé au monde entier, à commencer par Cobain lui-même, que le rockeur pouvait exister hors du chaos dope / distorsion.

Ses années passées au sein du milieu des arts visuels en deuxième moitié de la décennie 2000 auront permis au public de renouer avec le côté plus subversif de l’artiste. Présentée à New York, sa première exposition lui a d’ailleurs attiré les foudres du Président Bush vexé par une sculpture le représentant en train de mordre, tel un vampire, le cou de la statue de la Liberté.

Refusant de s’engager activement dans le débat politique, Kurt Cobain a plutôt retrouvé le chemin du studio l’an dernier pour confectionner un premier disque blues en compagnie de Dan Auerbach et Patrick Carney des Black Keys. Dans une sobriété musicale qui évoque les American Recordings de Johnny Cash, l’ancienne figure du mouvement grunge y chante quelques compositions originales ainsi que des reprises de Mississippi John Hurt, Muddy Waters et Leadbelly, dont il avait déjà repris Where Did You Sleep Last Night lors du concert unplugged de Nirvana. Récompensé du Grammy remis au meilleur album blues de l’année le 12 février dernier, lors d’une cérémonie où Cobain brillait par son absence, le disque s’est déjà écoulé à plus de 600 000 exemplaires.

Flanqué des deux Black Keys, Kurt Cobain présentera les pièces du compact demain soir au Théâtre Corona.

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Katerine à Star Académie

Voilà cinq saisons que je résiste. Malgré tout mon intérêt pour la chanson québécoise, je n’ai jamais regardé les quotidiennes et encore moins les galas dominicaux de Star Académie. Pas même une seule minute. Il m’arrive parfois de m’en vanter par excès d’arrogance, mais je ne devrais pas. D’ailleurs, je risque de flancher ce dimanche alors que le chanteur français Katerine sera de passage sur le plateau de Julie Snyder. Vous imaginez la scène? Les jeunes académiciens tout gentils, tout beaux, confrontés à Philippe Katerine qui carbure aux malaises d’un humour décalé. Souhaitons que Biz sache trouver les mots nécessaires au réconfort de nos apprentis chanteurs.