Noureev : le terrible dilemme d’un danseur étoile
Plus de 25 ans après la mort de Rudolf Noureev, le prodige du célèbre ballet du Kirov, Noureev (The White Crow) est la première biographie filmée consacrée au danseur russe. Cette production franco-britannique met en lumière, sur fond de guerre froide, celui qui a été perçu comme un traître pour l’Union soviétique tout en étant le meilleur ambassadeur de la danse russe.
Paris, été 1961. Le danseur-chorégraphe s’y rend pour se produire sur la scène de l’Opéra. Il fait la rencontre de Clara Saint (incarnée par Adèle Exarchopoulos), une jeune Française qui l’initie aux nuits folles des cabarets. Charmé par la vie artistique et culturelle de son séjour parisien, il n’est toutefois pas tout à fait libre de ses allées et venues avec ces hommes du KGB, chargés de le surveiller, qui voient d’un mauvais œil ses nouvelles fréquentations «occidentales».
Rudolf Noureev (Oleg Ivenko) se retrouvera face à un terrible choix qui influencera le reste de sa vie et qui, par le fait même, le fera entrer dans l’Histoire: en découvrant la liberté, il prend la décision de ne jamais retourner en URSS. Ce moment assez connu et médiatisé à l’époque a été perçu comme un véritable désaveu pour l’Union soviétique qui perdait l’un de ses grands noms de la danse.
Élégante arabesque
Adapté de la biographie écrite par Julie Kavanagh, Rudolf Noureev: une vie, Noureev est rythmé par des retours en arrière: sa naissance à bord du Transsibérien, la misère et la faim dans l’Ouest russe et sa relation difficile avec un père à peu près absent. Il y a aussi eu ses années de formation à Leningrad où on l’a tout d’abord considéré comme trop âgé pour avoir une carrière de danseur, ainsi que ses débuts où il rencontre son professeur de ballet et mentor Alexandre Pouchkine.
Noureev a été réalisé par l’acteur Ralph Fiennes qui a été notamment connu pour son rôle de Lord Voldemort dans la saga Harry Potter, et précédemment dans La Liste de Schindler et Le Patient anglais. Il signe ici son troisième long métrage dans lequel il incarne le professeur Pouchkine, interprété avec brio et en majeure partie en russe.
L’acteur qui reprend Rudolf Noureev est le danseur ukrainien Oleg Ivenko qui a hérité du défi de personnifier une figure aussi importante, en plus de jouer son premier rôle au cinéma. La distribution du film compte également Chulpan Khamatova, qui fait figure de la femme de Pouchkine, ainsi que l’acteur allemand Louis Hofmann qui joue le jeune danseur Teja Kremke, deux protagonistes avec qui Noureev entretiendra une liaison.
Sur la pointe des pieds
Noureev est un film lumineux et libre, qui, malgré la lourdeur des propos, a cette volonté de rendre clairs des enjeux complexes et délicats. Le côté politique en trame de fond raccroche l’art vers quelque chose de concret, rendant le film accessible et pensé pour le grand public.
Noureev (The White Crow) est distribué au Québec par Métropole Films International.
En salle le 17 mai