Karen Gibson de The Kingdom Choir : reine de chœur

Karen Gibson de The Kingdom Choir : reine de chœur

La chorale The Kingdom Choir et sa directrice Karen Gibson débarquent à la Place des Arts le 7 novembre, portées par une vague de succès propulsée par l’énergie du gospel. 

C’est au matin du 22e concert de la tournée de la chorale gospel The Kingdom Choir qu’on a joint Karen Gibson par téléphone en Caroline du Nord. La tournée a débuté à Las Vegas en septembre avant de s’arrêter à Los Angeles au Hollywood Bowl et elle s’amène maintenant à la Maison symphonique. Ce sera le 28e concert de cette tournée pour l’ensemble qu’elle a fondé en 1994 et qui a été révélé au monde le 19 mai 2018, lorsqu’il a interprété la chanson Stand by Me (composée par Ben E. King en 1960) durant le mariage royal du prince Harry et de Meghan Markle. L’événement, on s’en souviendra, avait fait la manchette, c’est le moins qu’on puisse dire, et on estime à près de deux milliards le nombre de personnes qui ont pu découvrir la chorale à ce moment-là. La gloire a été instantanée pour la cheffe à la chevelure argentée : «C’est si étrange, dit-elle en riant. Les choses autour ont changé, mais moi je reste la même personne, vous savez.»

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Si la chevronnée directrice reste bien humble, on doit tout de même souligner que c’est à la suite de cet événement médiatique monstre que l’on s’est mis à appeler Karen Gibson «la godmother du gospel britannique» ! «Oh! là là!… C’est un journaliste du Guardian qui a écrit ça, et c’est resté, mais je n’oserais jamais parler de moi de cette manière, c’est vraiment énorme ! Moi je n’ai fait que diriger la chorale durant le mariage, mais bon, c’est un très gentil compliment, alors ça fait plaisir.» On peut quand même ajouter qu’avant cette date Karen Gibson croulait déjà sous de très nombreux prix remportés avec cette chorale, et d’autres, et que le livre British Black Gospel de 2009 la décrivait déjà comme une pionnière du son gospel britannique. «C’est vrai qu’il y a une différence entre le gospel tel qu’on le pratique en Angleterre et celui qui se fait aux États-Unis», explique-t-elle. «Le son américain est très naturel, et je pense que nous essayons d’imiter ce ton naturel, mais ça donne un son qui est un peu plus guttural. Et puis, bien sûr, il y a la musique, qui a chez nous des influences européennes, mais aussi caraïbéennes

Gospel universel

Si le gospel a évidemment un lien avec la religion chrétienne, Karen Gibson croit vraiment «qu’il n’est pas nécessaire du tout d’être chrétien pour apprécier le gospel. La joie, l’espoir, l’inspiration qu’on peut trouver dans cette musique, c’est bon pour tout le monde. Le mot «gospel» signifie «bonne nouvelle», et en effet, recevoir une bonne nouvelle, ça fait du bien, non?»

Au final, la bonne nouvelle de l’invitation à chanter lors du fameux mariage royal s’est transformée en contrat avec Sony Music, qui a permis la sortie à l’automne 2018 de l’album Stand by Me. «Je crois bien que l’on devra chanter Stand by Me pour le restant de nos jours !», dit Karen Gibson en riant. Dans nos concerts, dès que le soliste Paul Lee lance la première note de cette chanson, la salle explose. Il reçoit souvent une ovation pour cette performance et il faut bien que je dise qu’il la mérite amplement, parce qu’il chante magnifiquement.» On trouve aussi sur ce disque des versions de Halo (Beyoncé), de Fix You (Coldplay) ou de Make You Feel My Love (Bob Dylan). «En concert, nous chantons bien sûr des extraits de l’album, mais il y a aussi des nouveautés, par exemple, nous faisons aussi du gospel africain contemporain. Je pense que nous avons un programme très varié, et qu’il y a là-dedans quelque chose pour tout le monde.»