Le phénomène Yuval Noah Harari
Les trois livres de cet auteur israélien se sont vendus à quelque 20 millions d’exemplaires dans le monde et ont été traduits dans une quarantaine de langues. Mais qui est donc celui dont tout le monde parle?
Le premier essai de l’historien Yuval Noah Harari, Sapiens: une brève histoire de l’humanité, a été traduit dans 45 langues et s’est vendu à 12 millions d’exemplaires dans le monde. En quatre ans, le livre s’est écoulé à plus de 60 000 exemplaires au Québec et a bénéficié de 14 réimpressions au Canada. Un cas rare!
En 2015, lorsque les éditions Albin Michel publient le livre, le succès auprès du grand public est immédiat, complètement inattendu, et d’autant plus fascinant que la brique de quelque 500 pages n’est pas des plus faciles à lire! Depuis, les célèbres Bill Gates, Mark Zuckerberg et Barack Obama en ont recommandé publiquement sa lecture.
L’ouvrage retrace le parcours de l’Homme, de l’âge de la pierre jusqu’à la Silicon Valley, et avance la thèse que s’il a réussi à s’imposer comme une espèce dominante et à éliminer les prédateurs, c’est grâce notamment à son désir insatiable de socialisation et à sa capacité à tisser des «fictions» – entre autres grâce au langage – comme autant de moyens de collaborer (la religion, l’argent, les structures politiques).
Une trilogie sur l’humanité
Si Sapiens fouille dans le passé des Hommes, ses deux autres ouvrages, Homo Deus: une brève histoire du futur et 21 leçons pour le XXIe siècle sont davantage tournés vers l’avenir de l’humanité. Tous deux ont aussi rencontré un tel succès que l’écrivain de 43 ans, docteur en histoire et diplômé de l’Université Oxford, est aujourd’hui considéré par beaucoup comme l’un des penseurs les plus influents de notre époque.
Désormais géré par une dizaine de personnes, dirigées par son mari et agent, ce végane, adepte de méditation bouddhiste, y analyse la crise des systèmes démocratiques libéraux, l’épidémie des «fake news», du terrorisme, s’étend également sur les possibilités folles de l’intelligence artificielle, et réfléchit sur un avenir dans lequel connexions entre cerveaux et ordinateurs pourraient bien venir bouleverser la définition que l’on se fait de l’humain, mais aussi du monde du travail et des responsabilités légales ou éthiques de chacun (citoyens et scientifiques, géants de la Silicon Valley et gouvernements) en matière de sciences, d’algorithmes, de technologies et de propriété des données.
Aux dernières nouvelles, Yuval Noah Harari confiait à Madame Figaro être en train de plancher sur une série télé, un film, et d’autres publications écrites! Et, cerise sur le sundae, Sapiens sera adapté au cinéma en 2021 par Ridley Scott. Et un fan de plus pour Yuval!