Le point sur l'Agriculture Raisonnée
Les Carnets de Josée Fiset

Le point sur l’Agriculture Raisonnée

Lorsqu’on se trouve face à un tigre, il faut choisir entre le combat et la fuite. L’agriculture industrielle est devenue un défi devant lequel la dérobade n’est plus une option. Dans nos champs de blé, le gros bon sens de l’Agriculture Raisonnéeᴹᴰ est une belle épée. Une fierté.

Petite mise en contexte agronomique : afin de répondre aux besoins toujours grandissants de la population après la Seconde Guerre mondiale, l’agriculture est devenue intensive. Cet avènement a entraîné une utilisation massive d’engrais et de produits visant à lutter contre les maladies, le foisonnement des herbes indésirables et toutes ces mignonnes bestioles qui se disputent le fruit de nos efforts. Ces pratiques agricoles, on le sait, ont eu de multiples conséquences sur les eaux, la faune, la flore et, par extension, les homo sapiens devenus aussi modernes qu’inquiets.

Face à cette réalité, il se trouve que l’Agriculture Raisonnéeᴹᴰ apporte des solutions. En cherchant à se rapprocher de l’agriculture biologique sans toutefois en adopter toutes les contraintes, ce type de culture régie par une certification a longuement été étudié, évalué, puis privilégié par les Moulins de Soulanges, cette société chapeautée par Robert Beauchemin (La Milanaise) dans laquelle Bernard Fiset (Première Moisson) est également impliqué.

Le vocable « Agriculture Raisonnée » est une adaptation française du concept « Integrated Farming » des Anglo-Saxons. À mi-chemin entre l’agriculture intensive et l’agriculture biologique, l’agriculture raisonnée est encadrée par 103 balises visant une régie globale de l’exploitation agricole. Elle implique, par exemple, une gestion serrée de la fertilisation ; la réduction, puis l’élimination des pesticides ; le bannissement des phytocides, sauf en cas de force majeure pouvant mettre en péril la récolte ; la limitation des risques de pollution ; la gestion économe des ressources en eau ; le respect des conditions de vie des exploitants de la ferme et celui des animaux, ainsi que la protection des paysages. Un beau contrat !

On est à mille lieues d’un salto arrière dans la charrette de grand-papa. On est plutôt dans des techniques de pointe combinées à un savoir-faire « à l’ancienne » d’une valeur incontestable.

Ce type d’agriculture a aussi, et peut-être surtout, le potentiel de servir de tremplin à des méthodes agricoles encore plus écologiques et durables. Il permet aux agriculteurs aux pratiques rétrogrades d’amorcer une transition vers une démarche plus responsable pour ensuite migrer vers le biologique.

Ce n’est pas juste un pas en avant, ça, c’est plusieurs enjambées du côté d’une nouvelle réalité.

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Les Carnets de Josée Fiset
No.02 / La récolte / 84 pages / 4,95 $