Tres: Bob Dylan
Je l'avoue tout de go: je ne suis vraiment pas un amateur de Dylan. Ben quoi? Y'a des gens qui n'aiment pas Dylan vous savez, je ne suis pas le seul (enfin, j'espère!). Mais d'avoir la possibilité de voir le légendaire chanteur dans une salle aussi "intime" que celle de Wilfrid-Pelletier, ça vaut le détour. Il va sans dire que ce concert du 4 juillet dernier à la PdA, c'était un cadeau pour les fans qui se sont arrachés les billets en quelques minutes après leur mise en vente il y a quelques mois de cela.
Hormis le cafouillage à la porte où j'ai dû attendre plus d'une vingtaine de minutes avant de pouvoir entrer parce que quelqu'un chez Spectra a eu la brillante idée de refiler les billets de tous les journalistes et autres privilégiés de la guest-list qui n'étaient pas là 10 minutes avant le show (y'a come 75 000 shows à couvrir dans ce festival de l'excès) à je ne sais qui et donc de me retrouver comme un con devant la porte de la salle sans siège réservé et incapable d'y accéder parce que la sur-zèlée sécurité de messire Bob interdisait à quiconque de se tenir debout dans les allées, je me suis rendu au balcon où personne ne m'a embêté.
Que dire de Dylan? J'en sais rien, je ne connais qu'une dizaine de ses chansons et je les trouve presque toutes ennuyantes. Sur scène, le type chante comme une casserole (sa marque de commerce), demeure scotché à son clavier, ne s'adresse aucunement au public sauf pour marmonner le nom de ses musiciens, excellents soit dit en passant, à part le batteur qui frappait trop fort et manquait de finesse et de swing.
Cela dit, je m'attendais à bien pire et j'ai trouvé que le père Bob était quand-même capable de rocker et de swinguer. Un set assez énergique où tous ses vieux hits étaient encore une fois remodellés au grand dam de certains fans. Qu'à cela ne tienne puisque ces nombreux fans ont eu droit à deux heures de Dylan "correct", ce qui est déjà beaucoup quand on sait que ce dernier est souvent capable de donner des concerts catastrophiques dans des salles mal sonorisées. Ça ne m'a pas empêché d'étouffer une bonne dizaine de baîllements et d'avoir hâte que ça se termine. M'enfin, je pourrai dire que j'ai vu Dylan en concert à la PdA, ça épatera tout le monde lorsque je raconterai mes souvenirs de guerre: "j'étais là le 4 juillet 2007 moi môssieur!"
Première semaine du FIJM en 3 événements marquants, pt3
Patrick Baillargeon
Oh merci ! Merci ! Je suis une grande amatrice de rock et de folk des années 60 et 70, mais étrangement, Bob Dylan m’a toujours profondément emmerdée ! Sa voix, son style très linéaire… Je lui préfère de très loin d’autres folkeux de sa glorieuse époque comme Bert Jansch ou Jackson C. Frank.
Dès que j’entends chanter Dylan, je zappe. Et j’avais ce sentiment frustrant (bien que…) d’être seule au monde.
Donc non ! D’où mon titre.
Mais si tu ne connais rien de Dylan, kesse tu fous a critiquer un spectacle ?
Personne n’est obligé de rien……….mais les critiques gastronomiques ne sont pas rédigées par des mechaniciens automobile que je sache.
Sans vouloir de vexer, toutes tes prochaines critiques iront droit au panier.
Moi, ce que je trouve dommage c’est qu’il devait y avoir des
milliers de gens qui voulaient assister à ce spectacle.
Savoir que certains y sont allés à reculon, ça me tue. Le prochain show de Dylan, donne-moi tes places et je m’arrange avec le papier.
Non mais il vient de voir Dylan en show intime et il chiâle! Au moins, comme tu dis, tu pourras prendre ton pied à te vanter d’y être allé, TOI!
Un petit mot à tous ceux qui ne peuvent concevoir que je sois allé voir Dylan et que je n’ai pas adoré. Je vous demande, c’est quoi ce genre de réfléctions? Je me devais de voir Dylan au moins une fois dans ma vie, et surtout dans ces conditions. Jamais je ne me serais déplacé pour le voir au Centre Bell ou dans n’importe quelle patinoire. Mais à la PdA, c’est autre-chose. Maintenant, j’ai le droit de ne pas aimer. Vous êtes qui vous pour juger ce qu’on doit aimer ou pas? Moi je fais mon boulot de journaliste et je dis ce que je pense et ce que je ressens, en souhaitant soulever des questions, brasser des idées (et force est d’admettre que ça marche!). J’ai vu des centaines et des centaines de concerts, pour ne pas dire des milliers en plus de 20 ans. J’estime être en mesure de juger quand un artiste vaut le détour ou pas. Vous pouvez toujours croire les journalistes qui sont tellement fans qu’ils ne sont pas capables d’admettre que Dylan n’est plus que l’ombre de lui-même, libre à vous. Et si vous saviez lire, messieurs les apôtres de la bonne conscience et de la rectitude musicale, vous sauriez que je n’ai, au contraire, pas détesté ce concert. Un peu de sérieux s’il vous plaît.
Patrick Baillargeon, chef de pupitre musique au Voir
Pour ma part, j’ai l’impression de devoir me sentir concernée ( »tous ceux »), mais je ne le suis pas puisque je n’avais nullement le feu au cul…
Maintenant, si d’autre l’ont ça ne me regarde pas sauf que j’ai l’étrange impression de devoir justifier mon commentaire en long et en large.
Savoir que des gens sont allés voir un concert fully-loaded dont les billets se sont envolés en moins de deux sans même en avoir envie ni aimer l’artiste, je trouve ça vraiment dommage. Et puis ça me fais même très chier quand je paie personnellement pour, mais ici ce n’est pas le cas. Et puis je n’en veut pas à ceux qui vont s’y emmerder; ils doivent le faire pour rendre quelqu’un heureux ou par devoir, comme les journalistes.
Pour finir, je suis une personne extrèmement cynique et ironique. Je suis consciente que ça se reflète dans mon écriture tout en étant questionnable puisque vous ne pouvez voir mes yeux qui tournent dans leur orbite ou mon sourire en coin. Je prendrais soin, dorénavant, d’être claire comme de l’eau de roche si je ne veux pas de mauvaises interprétation…
Opale, sans-titre.
C’était une blague.
Tu juges un type comme Dylan alors que tu ne connais que dix chansons?
Comme « journaliste » tu pourrais au moins , et c’est pas beaucoup demander, avoir une connaissance légèrement plus etoffée. Il est la le problème. Pour pouvoir critiquer quoi que ce soit, il faut un minimum. Dix chansons, c’est très loin du compte.Ça fait pas très serieux. T’imagines un peu un critique d’opéra, qui ne connaitrais que dix extraits? Qu’est ce que tu penserai toi?
Que tu n’aimes pas, c’est effectivement ton droit, et ça personne ne te le reproche. Bien au contraire.
Et puis ne signe pas » chef de pupitre musique au Voir », ton nom aurait amplement suffit.
Te faches pas, je les mettrai pas au panier tes prochaines critiques.
Un lecteur qui vous veux du bien
Ok, Dylan suite et fin. Le chef de pupitre musique au Voir pense que même si il ne connaissait pas une seule chanson de Dylan, il aurait tout de même le droit de donner SON avis bien perso, bien subjectif. Imagines, cher lecteur, que tu ne le connais ni des lèvres ni des dents. Tu vas à son show, tu vois un papy appuyé sur un clavier qui marmonne des trucs incompréhensibles (il a tjrs été incompréhensible le père Dylan, mais là c’est pire) et tu te dis, c’est quoi ce truc? Pourquoi il fait encore des concerts ce type? Ben voilà, j’ai pas besoin de connaitre toutes ses chansons pour constater ça, j’ai même pas besoin d’en connaître une seule. Par contre, j’ai l’honnêteté de dire que je n’en connais qu’une dizaine (au moins une trentaine quand j’y pense). En fait, je me demande même si j’ai un seul disque du type tellement il m’ennui. Moi, j’aime bien penser le contraire de tout le monde, ça alimente les discussions, non?
Allez, au plaisir!
Je me suis toujours demandé à quoi ça rimait de donner la chance aux membres de pouvoir commenter les blogues…
Parce que jusqu’ici, on se contentait de dire: »Ouais, c’est vrai que c’était pas très bon » ou »Je suis daccord bla bla bla », mais jamais il n’y avait eu pareille interaction; que ce soit entre les journalistes et les membres ou simplement entre membres.
Bien sûr, les débats amplifient les risques de violence dans les propos des gens, beaucoup perdent les pédales rapidement, mais je crois sincèrement que le risque en vaut la chandelle. C’est les échanges d’opinions (dans le respect, toujours) qui enrichissent le plus. Les points de vue différents, je respecte énormément puisqu’ils apportent de nouvelles informations et élargissent l’horizon.
Je ne comprend toujours pas pourquoi de telles conversations (en plus »soft »!) ne surviennent quaisiement jamais sur Voir. Pourtant, nous formons une grande communauté et tous et chacun semblent avoir des opinions et un intérêt à les commenter.
À mon avis, il serait temps que nous tous, aussi bien journalistes que membres, communiquions ensemble plutôt que d’émettre des commentaires à notre seule fin, ou presque. Nous devrions échanger, partager ou discuter. Le site Internet Voir ne fait pas qu’informer et permettre à tous une certaine liberté d’expression; il a aussi la capacité de rapprocher les gens qui ont un centre d’intérêt commun: la culture. Profitons-en!
Le néant…c’est pour ça, donc.
Oui, il est agréable d’intellectualiser la musique, même si ça demeure que de la musique et qu’il y a tellement de choses plus importantes dans ce monde qui méritent d’être débattues. Mais voilà, on est passionné ouon ne l’est pas!
pat
heiloo Patrick
ton compte-rendu sur le concert de petit Bob me ravit, tellement je peux m’identifier à tes commentaires et l’historique de ton vécu sur la musique et la personne de ce musicien. Je pense que j’ai haï Bob Dylan pendant ma jeunesse de punk-rockeuse, et que maintenant je m’en fous. Je n’ai pas de disque du très cher, à peine un Like a rolling stone en mp3, et moult parodies et reprises de cette universelle chanson chez les saxons-anglos. Mais peu importe, car ce qu’il importe c’est de pouvoir s’exprimer aussi,quand on aime pas aussi surement que lorsqu’on aime et accepter qu’un journaliste dans sa mission puisse faire le compte-rendu sus-nommé. Compte-rendu qui dévoile quand même que malgré tout on peut apprécier le temps d’un soir et d’un show la prestation du folkeux à la voix de canard ….
Tu avoues ne connaître qu’une dizaine de chansons ? et alors ? c’est quoi le problème ? quelle chance même je dirais !
C’est bien présomptueux de penser que seuls les fans ou initiés ne peuvent et doivent accéder à la grande messe chevrotante du Dylan en question. Electrifiant comme réaction, ne révélant en fait que de la frustration sortie d’esprits étriqués dans leur égocentrisme ….
N’y a-t-il pas des choses plus scandaleuses à dénoncer que ça ?
Pour finir une question, comme je lis malheureusement très irrégulièrement les critiques et papotages musicaux de ce journal, qu’est-ce qu’il faut écouter comme incontournable en ce moment ?