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FIJM : 2e semaine en trois événements marquants

Bon, la technologie étant ce qu'elle est (absolument pas fiable), je soumets à nouveau le bilan de la 2e semaine du FIJM quii, visiblement, n'est jamais apparu sur ce blogue…
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Premier : Eleni Mandell.
Ce n'est pas la première fois que je vois la timide chanteuse de Los Angeles en concert, et ce n'est certainement pas la dernière. À tous les coups je tombe sous le charme. Comme jeudi dernier (5 juillet) au Club Soda. Vous savez pourquoi? Parce qu'Eleni est un ange. Un ange descendu du ciel (ou de L.A .) pour panser nos coeurs blessés de sa voix douce et charmante, de ses ballades lancinantes, de ses rocks des champs de coton, de ses bluettes douces-amères. Et on se laisse porter par la grâce et la magie. Eleni apaise, berce, réconforte, même si ses paroles sont quelques fois tristes; des histoires d'amours perdus, impossibles ou imaginaires. Miss Mandell est un remède contre la déprime, mieux que n'importe quelle drogue. C'est juste un peu dommage qu'elle ait choisit de ralentir le tempo sur cette mignonne petite valse qu'est « Girls ».

Deuxième : Oxmo Puccino & The Jazzbastards
Après une séance de rythme binaire avec les White Stripes au Centre Bell, j'ai renoué avec la musique au Parc des Festivals en compagnie de DJ Dolorès et son Apparelhagem. La formation brésilienne a fait dodeliner la foule avec ses rythmes électro-organiques chauds et envoûtants. Mais la grosse surprise est venu peu après, au Club Soda. Quelques minutes après minuit, le rappeur parisien a investit la scène avec son groupe The Jazzbastards pour une révision hallucinante de ses morceaux hip-hop. Loin des clichés, le costaud chanteur a livré la sauce, appuyé par une véritable machine à groove. Un claviériste bien funky, un guitariste plus rythmique qu'électrique, un bassiste/contrebassiste cool et détaché et un batteur aussi précis qu'une machine, il n'en fallait pas plus pour que le party lève. Et pour lever, croyez-moi, ça l'a fait. J'ai rarement vu une telle ambiance. Oxmo a des fans et ils étaient tous là, dans un Club Soda bondé et survolté. Lui-même semblait dépassé par l'accueil. Pas de samplers, pas de DJ ici, juste un méchant bon band qui donne une toute autre dynamique aux propos d'Oxmo. De tous les concerts que j'ai vu au FIJM, celui-ci figure en haut de la liste avec le Spaghetti Western Orchestra.

Troisième : Le spectacle de clôture avec Rachid Taha
Tout comme Eleni Mandell, j'ai dû voir Rachid Taha plus de cinq fois en concert (facile me direz-vous, il est soit aux Francos, soit au FIJM à chaque année). Et à chaque fois que je l'ai vu, il était défoncé. En général, le chanteur commence du bon pied et plus le concert progresse, plus il semble se liquéfier, plus il semble cassé. Il est comme ça Rachid : destroy, un punk dans l'âme. Les Clash, les Pistols. ce sont ses origines, bien plus que la musique maghrébine; Rachid, avec son premier groupe Carte de séjour, était un enfant du punk. Avec le temps, sa musique s'est bonifiée, s'est « arabisée », mais lui ne s'est pas assagi. Il est comme ça Rachid et c'est ainsi qu'on l'aime : quand il montre son cul, quand il invective la foule, quand il dit n'importe quoi, quand il s'écroule sur scène. Hier soir, à part ses fesses, on a eu droit à tout ça et à certaines tirades sans queues ni têtes. Le hic, c'est que le concert était retransmis à la télé. Mais bon, ceux qui ne connaissent pas (encore) Rachid Taha n'ont pas réalisé qu'il s'est planté dans la moitié de ses chansons. Rien à foutre de tout ça Rachid. On a dû lui dire de ne pas (trop) picoler, il l'a fait pareil et ça n'a pas semblé plaire à ses musiciens. Moi, j'ai bien ri et, ma foi, c'est comme ça que j'aime un concert : imprévisible et spontané. Maintenant, je me serais bien passé des danseuses du ventre (bonjour le cliché) et de Linda Thalie (comme c'est la seule chanteuse d'origine maghrébine connue, c'est toujours elle qu'on va inviter quand on a besoin d'un « représentant »). J'ai trouvé ça un peu cheap et facile comme « mise en scène ». On nous annonçait le venue de l'ex Clash pour la reprise de « Rock the Casbah », on a eu Yann Perreau. Xavier Caféine aurait été un peu plus crédible il me semble. Mais bon, il a pas plu, il y a avait beaucoup de monde et c'était la fête. Au final, c'est tout ce qui compte, non?