BloguesSonique rendez-vous

Sprint final 2

 
Michel Faubert
Photo: Sylvain Dumais

Samedi 4 août
Grrrrrosse soirée, sans doute la plus diversifiée en terme de choix. Ai-je fait les bons? Je ne pouvais certes pas manquer Plaza Musique puisque j'aime beaucoup ce groupe hors-normes. Avec sa chanteuse volontairement juste un peu à côté de la plaque et ses pièces qui oscillent entre Stereolab et Véronique Samson, comment ne pas les aimer? Y'a un second degré subtil dans ce groupe, second degré que plusieurs ne captent pas hélas. Et malgré une certaine dérision, on retrouve de vraies belles chansons chez Plaza Musique. On espère qu'ils auront la chance de se faire connaître davantage car ils le méritent. Ce n'est pas gagné à en juger le nombre de personnes qui s'était réellement déplacé pour le groupe samedi à 19h à la petite scène extérieure de l'Aire Desjardins.
Tout de suite après, c'est Chocolat qui prenait d'assaut la grande scène de la Zone Trucmuche Dry. Précédé d'une réputation de groupe bien déjanté sur scène, le combo rock-pop garage montréalais mené par Jimi Hunt a plutôt offert une prestation relativement sage. Ce n'est que vers la fin qu'on sentait que la bande était bien chauffée et que les choses pouvaient enfin déraper, mais un concert aux Francos, ce n'est pas une gig au Divan Orange et chaque groupe doit se contenter d'une heure bien serrée. Trop peu trop tard ? Disons tout de même que de se retrouver perché là-haut sur cette scène devant plein de monde alors qu'il fait encore jour quand on est davantage habitué aux petits clubs intimes, ça peut couper l'ardeur d'un musicien. Malgré une série de bonnes chansons accrocheuses, le courant semblait passer difficilement entre le groupe et la foule. Allez les voir en salle!
Ils n'étaient pas de la programmation des Francos, mais un concert en plein air de Vive la Fête, ça ne se manque pas (surtout que toutes leurs chansons sont en français, contrairement à nombre d'artistes programmés aux Francos…). C'est pourquoi j'ai momentanément quitté le site du festival pour me rendre au coin de Berri et René-Lévesque où jouait le déluré groupe belge dans le cadre du week-end Diverscité. Fidèle à son habitude, la bande mené par la sulfureuse Els Pynoo en a mis plein la vue et les oreilles. Malgré l'usage de certains éléments électroniques, Vive la Fête est indéniablement rock. Le son, le look, l'attitude, les références, l'exubérance, la provocation, le glam. Le groupe connait tous les trucs du petit dictionnaire du rock et les utilise à profusion. Personne ne s'en plaindra puisqu'il le fait très bien.
Retour sur le site des Francos, juste à temps pour capter les dernières 40 minutes des Breastfeeders au Métropolis. Le groupe partageait l'affiche avec Galaxie (y'a plus de 500) et Band de Garage, une des plus belles affiches des Francos, un concert tout ce qu'il y a de plus rock n roll. Rien à dire à propos des Breast, chaque shows est une fête, même si ils finissent par se ressembler un peu tous à la longue. En fait, c'est le son qui déconnait samedi soir. Tout était bien trop fort, les mid dans le tapis, de sorte qu'on n'arrivait pas à saisir les jeux des guitaristes, surtout celui du killer Sunny Duval. Peut-être était-ce voulu ainsi remarquez. Les Breast ont tendance à jouer toujours à fond, le pied au plancher et il me semble qu'ils gagneraient à nuancer davantage, à moduler un petit peu, sans risquer de perdre leur drive et leur swing.
Toute bonne chose ayant une fin, c'est au Spectrum qu'il fallait terminer ces 19e Francos. J'étais là pour le premier show en octobre 1982 (P.I.L. venait présenter son étrange album Flowers of Romance -concert pas terrible d'ailleurs), donc pas question que je loupe le dernier. Et c'est à Michel Faubert que revenait cet honneur. Malgré une salle sinistrement vide (il semble qu'on ait même permis aux gens d'y entrer gratuitement), l'homme et ses musiciens ont présenté l'excellent album La fin du monde, disque que Faubert a réalisé en compagnie de Jérôme Minière. Un concert magistral, tout en finesse et en nuance. Rien qui clochait, tout était impeccable : le son, l'ambiance, la justesse des arrangements, l'interprétation sans faille du groupe. Vraiment, à part l'ambiance un peu morose que procure une salle quasi vide, c'était le concert parfait pour clore l'aventure du Spectrum et ces 19e FrancoFolies.
Je vous dresse un petit bilan demain.