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Osheaga jour 2

Ciel gris, temps frais. on annonce même de la pluie. Heureusement, elle ne viendra jamais. Cela dit, le temps maussade n'a pas empêché le public, plus nombreux que la veille, de venir s'éclater au son de plus d'une trentaine d'artistes, dont Bloc Party, MIA, Interpol, Macy Gray, Arctic Monkeys et Gotan Project.
En ce qui me concerne, après la journée de la veille qui m'a mené du Osheaga au bar Les Saints où avait leu le after-party Osheaga du MEG (avec Crystal Castles, Kid Sister, Fluokids soundsystem et Brodinsky), puis au Café Chaos où le groupe drum n bass-hip-hop français X Makeena présentait son concert-performance, je me suis rendu à cette deuxième et dernière journée du festival juste à temps pour le set de Sunday Sinners à la scène des Arbres. Les trois filles et deux mecs ont adorablement bien pêchés en ce dimanche après-midi. Un rock n roll un peu rétro, un peu garage qui ne manque pas de soul. On aurait pris plus que trente minutes! Ensuite, petit tour à la tente des arts pour capter quelques chansons du groupe montréalais Bonjour Brumaire (en remplacement du groupe islandais Amiina) dont on dit beaucoup de bien. On ne doute pas un instant que sa pop rappelant le Daran des premiers jour fera mouche.
Après un crochet par la scène MEG pour se reposer au son des Au Revoir Simone (ou plutôt Revoir Simone puisque le trio électro-folk féminin en est à sa 4e visite en moins d'un an), retour à la petite scène des Arbres pour le set de Pony-Up. Ce combo de quatre filles a franchement évolué dans le bon sens depuis ses débuts sur-médiatisés mais plutôt pénibles. Aujourd'hui, les filles ont appris à maîtriser leurs instruments et proposent une pop bien plus travaillée.
Royal Mountain Band? Arctic Monkeys? Miracle Fortress? Les trois se retrouvaient à jouer en même temps à 18h. On a opté pour le Royal Mountain Band. Découverte. De Montréal, ce quintet propose un solide folk-rock-countryfié à la CSNY, Byrds, The Band (groupe que les cinq membres du RMB incarnent dans un film à venir). Le son, le look, les références même l'accent southern du chanteur nous ramènent direct à la Californie début des années 70. On pense à Blue Rodeo aussi, beaucoup même. Ce qui me fait dire que les RMB ont aussi un son très "canadian".
Puisque j'ai préféré le dernier album des Arctic Monkeys à celui des Miracle Fortress, c'est le groupe britannique qui l'a emporté. Sur une grande scène comme celle de La Rivière, les Monkeys ont eu un peu de mal à faire passer leur power-pop. Dans une salle de concert, pas de problème, mais en plein air devant une mer de monde, ça prend plus que quatre jeunes crinqués pour faire lever la foule. Ça prend en fait un show comme celui de Macy Gray. Le gros band, les choristes en robes à paillettes et la diva Macy. Un show crowd pleaser
mêlant medleys, reprises et gros morceaux funk, hip-hop, soul, r'n'b, ska, reggae et pop. Un joli "anacronisme" dans la programmation un peu trop "rock" du Osheaga.
On pourrait dire la même chose du concert des Gotan Project, collectif franco-argentin qui revisite le tango en y applicant une touche techno. Le résultat, beaucoup de gens le connaisse puisque le Gotan (Tango à l'envers) Project a obtenu pas mal de succès avec sa musique. Live, la bande fait l'effort de présenter la chose avec classe et goût. Tout le groupe et leurs nombreux musiciens -qui vont et viennent sur scène selon les circonstances- est vêtu de blanc et de belles projections ajoutent énormément d'ambiance. Curieusement, j'ai trouvé ça beaucoup moins quétaine que le show que j'ai vu d'eux au Métropolis il y a une couple d'années. C'est le contexte, l'atmosphère, le fait que le Gotan, un peu perdu dans un festival de guitare, ne semblait plus le groupe un peu trop chicos et coincé qu'on entend dans les ascenceurs des hotels branchés. Je ne pensais pas que le Gotan était un groupe de festival, j'avais tort.
J'ai pris une pause pour aller jeter une oreille à la prestation des Besnard Lakes, qu'on retrouvait un peu bizarement sur la scène du MEG. Me semble que c'est franchement trop roots-rock-psychédélique pour l'angle -un peu difficile à cerner il est vrai- du MEG. Anyway, le groupe montréalais, qui a reçu un accueil très positif ici et surtout à l'étranger, était dans son élément, entouré d'arbre et d'eau.
Interpol? J'ai tout raté à cause d'un retard dans le déroulement du programme. J'étais pris à la scène MEG pour la très attendue preformance de M.I.A. La jeune et controversée "rappeuse" britannique d'origine sri-lankaise n'a pas déçu les nombreux fans qui emplissaient presque tout l'espace du site. En 50 minutes, l'affaire était bouclé. 50 minutes de pur bonheur et de gros beats. Le show de la journée, comme on s'y attendait.
J'ai terminé mon festival comme (presque) tout le monde, au concert des Bloc Party. Comme pour leur dernier passage il y a plusieurs mois au Métropolis, j'ai tripé à l'écoute de trois ou quatre chansons et je me suis emmerdé pour la suite. Assez pour allewr faire un tour à la scène des Arbres et attraper les dernières minutes (tous les shows sur cette scène durent 30 minutes) des Plasters. Encore une fois, ce trio de surdoués a épaté la gallerie et fait bouger tout le monde au son de de son amalgame électro-organique de drum n bass, de rock, de jazz dynamité et de techno.
Crevé mais somme toute comblé le Pat!

Bilan, coups de coeur, révélations -et déceptions- de la 2e édition du Osheaga dans le prochain billet.