J'aime bien Urbain Desbois. J'aime son humour fin, ses calembours absurdes et idiots, sa musique simple et compliqué à la fois, sa fausse naïveté, son univers quoi. Selon moi, il s'agit d'un des auteurs-compositeurs-interprètes les plus sous-estimés dans le paysage de la pop québécoise. Paul Cargnello, qui assistait au spectacle du chanteur-guitariste hier soir au Lion d'Or dans le cadre du Coup de coeur francophone, me glissait à l'oreille qu'il est le Elvis Costello du Québec. Ni tout à fait crooner, ni tout à fait chansonnier, ni tout à fait rockeur, ni tout à fait punk, Urbain Desbois est un peu tout ça à la fois. Un artiste intègre, à part.
Cela dit, le concert du Lion d'Or ne m'a pas autant plu que celui qu'il avait donné cet été dans un Spectrum pratiquement vide dans le cadre des FrancoFolies. Entouré d'un claviériste et d'un batteur (où était la jolie et talentueuse bassiste qui l'accompagnait au Francos?), Urbain a donné un show sobre et cool, mais il m'a semblé que la magie ne prenait pas autant. En fait, d'une fois à l'autre, ce n'est jamais le même concert que je vois avec Urbain, ni les mêmes musiciens. Le changement c'est bien, mais quand on arrive à la bonne formule, la bonne chimie avec les autres musiciens, on s'arrange pour les garder. Et on en a vu défiler des musiciens depuis qu'on suit Urbain. Il faut tout de même préciser qu'un concert d'Urbain Desbois, ce n'est jamais mauvais mais, des fois, c'est mieux! Reste que, maintenant que notre iconoclaste préféré est appuyé par le label Audiogram, peut-être lui donnera-t-on les moyens de satisfaire ses modestes ambitions artistiques et qu'on pourra le voir dans un concert plus élaboré.
En première partie, le belge Saule a semble-t-il charmé la foule avec ses chansons douces-amères et sa franche simplicité. En ce qui me concerne, c'est pas trop mon truc. Je trouve que àa devient ennuyant et redondant après trois ou quatre morceaux.
Urbain Desbois: légère gravité
Patrick Baillargeon