Jérôme Minière faisait sa "rentrée" montréalaise il y a quelques heures afin de présenter au public son tout récent album Coeur. Pour ce premier des deux concerts prévus au National (le suivant aura lieu le 7 décembre), peu de spectateurs s'étaient déplacés. Tempête de neige, mardi… Il y aura probablement beaucoup plus de monde ce vendredi. Reste que cela n'à guère eu l'air de déranger Jérôme Minière et son groupe.
Fidèle à son habitude, le petit cosmonaute timide semblait un peu perdu sur scène et se mélangeait dans les pinceaux, charmant les filles et faisant sourire les garçons. Son groupe de "cousins" (guitare, basse, batterie), solide et stoïque, s'assurait que tout tienne en place.
Divisé en deux parties, le concert a d'abord démarré sur un ton plus intime, sur un souvenir d'enfance fait de synthés en carton. Jérôme a tranquillement brisé la glace, mis l'ambiance en place puis s'est assis au piano, a revêtu une casquette de papi et s'est collé une fausse moustache pour nous mener en bateau, l'espace de quelques chansons au ton ensoleillé. La croisière s'amuse.
Pour la deuxième partie, le chanteur, toujours avec sa moustache collé au visage, s'est lancé dans un set plus énergique, plus new-wave et rock, secouant un peu le public qui, jusque là, était resté un peu trop sage mais néanmoins très attentif.
Deux ambiances, deux Minière (il y en a d'autres même, un peu schizo le Jérôme!), mais un même son, une signature qui lui est propre. Car on ne dit pas "Minière fait penser à untel ou un autre", non, le musicien a un style bien à lui et hier soir, c'était du nouveau Minière, mais du Minière comme on l'aime.
Minière: de tout coeur
Patrick Baillargeon