La semaine dernière, j’ai réalisé une entrevue en compagnie de l’acteur-réalisateur-musicien-sex symbol Vincent Gallo à propos de son nouveau projet RRIICCEE. Une entrevue très intéressante qui m’a permis de découvrir un gars pas aussi prétentieux et imbu de lui-même que je l’aurais cru. Ok, Gallo est assez narcissique, son égo passe difficilement dans la porte, mais il demeure assez ouvert à la discussion et plutôt aimable.
Cela dit, j’avais des doutes quant à son projet de musique improvisée. Accompagné de son comparse Eric Erlandson (ex guitariste de Hole) et d’un batteur et d’une claviériste, Vincent Gallo invente live, en direct, une musique qu’on pourrait comparer à certaines expérimentations chères au label Constellation. Du moins c’est ce qu’on a pu entendre mercredi soir dernier au Club Lambi, rempli pour l’occasion. Car d’un soir à l’autre, ce n’est pas du tout le même concert que la formation donne. Et comme elle n’a enregistré aucun disque et n’a pas l’intention de le faire, il est assez difficile de cerner ce qu’est réellement RRIICCEE. Cela dit, je m’attendais à pire. Je me disais que ce serait un jam ordinaire, fait par des musiciens correct mais pas des pros de l’impro. Disons que Gallo à la guitare, ce n’est pas Metheny par exemple. Remarquez, je m’en fiche complètement de la technique des musiciens, en autant que la musique vienne des tripes. Disons bien honnêtement que c’était correct, sans plus. Reste que si ce n’était pas de Gallo et Erlandson, m’est avis que la salle aurait presque vide, qu’il y aurait eu beaucoup moins de jolies filles venues bien plus pour les beaux yeux de Gallo que pour la musique expérimentale. Plusieurs étaient là avec un préjugé très favorable envers la star atypique. Mettez un nobody à la place, et je suis certain que 90% des gens dans la salle auraient trouvé ça très ordinaire.
Au Gallo
Patrick Baillargeon
Il m’a semblé que ce type d’événement aurait eu un impact plus fort dans une salle autre que le Lambi. Une salle qui favorise davantage l’écoute peut-être… J’ai beaucoup apprécié la musique, qui était d’ensemble fidèle à ce que Gallo enregistre en solo sur ses albums. Une musique introspective, avec en plus une touche qui m’a rappelé la scène indépendante de Chicago vers la fin des années 90 (Slint, The For Carnation entre autres). Cependant, j’aurais aimé être assise dans mon salon avec de gros écouteurs afin de me concentrer uniquement sur la performance, les sons, les mélodies. Je crois que ce type de prestation ne peut s’apprécier totalement si on n’est pas attentif à 100%, ce qui était assez difficile au Lambi. Au Musée d’art contemporain, ca aurait été génial…! Utopie, quand tu nous tiens…