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Mystico-grano

Jorane a entamé hier soir sa série de spectacles au théâtre National. Accompagné de ses trois excellents musiciens (le multi-instrumentiste Pierre-Philippe Côté, le batteur-percussioniste Stefan Schneider et le violoncelliste Miles Perkins), la chanteuse au violoncelle a tout doucement brisé la glace devant un public assis et plutôt sage. C'était soir de première. L'ambiance s'est détendue autant sur scène que dans la salle vers la fin de le première partie. Au retour, beaucoup plus à l'aise, Jorane nous a fait la surprise d'être accompagné d'une troupe de gumboots -Amaquwhé?- (désolé mais je ne me souviens plus du nom exact), un peu comme les Colocs l'ont déjà fait dans le passé.
Alternant entre le français, l'anglais et cette langue mystérieuse dont seule Jorane détient le secret, l'envoûtante musicienne a dévoilé une bonne partie de son nouvel album Vers à soi. Les ambiances musicales, appuyées par un beau jeu d'éclairage et aidées par un son impeccable, étaient formidables. La voix de Jorane portait si bien qu'on pouvait sans peine percevoir toutes ses nuances. Là où elle semble avoir un peu de mal, c'est dans les quelques interventions qu'elle se permet entre les chansons. Elles sont souvent inutiles et maladroites.
Curieusement, je trouve que ce sont ses chansons en anglais qui passaient le mieux. Quelques fois, on croirait entendre Kate Bush, d'autres fois Tori Amos, quand ce n'est pas PJ Harvey et même Siouxsie. Pour les deux premières c'est peut-être intentionnel de sa part, mais pour les deux autres, j'en doute.
Il y a ceux qui aiment la musique, qui savent en jouer convenablement (ou pas) et il y a ceux, comme Jorane, qui vivent la musique, qui la respirent et la transpirent. Il n'y a aucun doute, cette fille est habitée par la musique.
À voir donc les 24, 25 et 26 janvier, toujours au National, puis en tournée dans 18 villes à travers la province.