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L’anti monotonie de Monotonix

 

 

Le rock, c’est un show. Du théâtre et de la musique. J’ai beaucoup de mal avec les groupes qui restent droits comme un piquet et regardent leurs chaussures sur scène. Faut que ça soit divertissant, que le public ait quelque chose à voir et à écouter. Je me souviens bien plus des concerts de groupes déments sur scène que tous les autres coincés.

Je me souviendrai donc longtemps, et je ne serai pas le seul je crois, de la perfo de dingue qu’a donné le trio israélien Monotonix samedi dernier au Divan Orange. Un magnifique bordel qui, je l’admet, prenait un peu trop le dessus sur la musique somme toute ordinaire. Du stoner garage de base dirons-nous.

Si sur disque les Monotonix brassent tout de même de l’air, en concert c’est une tornade qui balaye tout sur son passage. Difficile de vous faire un résumé assez précis car le trio (guitare, batterie, voix) ne joue pas sur une scène. Il préfère s’installer à même le sol, n’importe où dans la salle. Samedi, c’était devant le stage, pour les 20 premières minutes. Le concert démarre et ça ne prend pas 5 minutes que le chanteur est déjà rendu à se rouler par terre, à grimper sur le cabinet de DJ en bois –qui ne s’est pas écroulé- avant de jouer au singe, pendu après le tuyau de gicleurs –qui n’a pas lâché- et de plonger dans la foule ou de se fracasser la gueule sur les tables et les verres qui volent en éclat. Ça brasse de partout, des fois tout ce qu’on peut voir, c’est l’air ébahis de certains membres du public qui eux assistent à quelque chose qui nous échappe même si on est à quelques mètres de l’action. Shalev, le chanteur poilus et moustachu de 43 ans(!!), sorte de Ted Nugent du Moyen-Orient, balance verres, bouteilles, poubelle et déchets, crache partout –souvent direct au visage du public- se vautre sur le bar, se glisse le micro dans le cul, s’arrose la bitte avec la fontaine à bière ou s’en rempli la gueule avant de la recracher sur les gens devant lui. Puis, il s’empare de la grosse caisse du batteur, se ballade avec, la dépose un plein milieu du passage le long du bar et le batteur Haggai, qui quelques minutes plus tôt jouait avec une poubelle sur la tête, suit et s’installe là. Maintenant tout le groupe est rendu en plein milieu de la salle, au grand dam de ceux qui s’étaient reculés pour ne pas se faire asperger. Durant tout ce temps, le guitariste Yonatan monte sur les tables, le bar, se roule par terre… Et là je résume… Le gros fun noir quoi!

On comprend pourquoi les concerts de Monotonix ne durent jamais bien longtemps et on comprend aussi pourquoi le trio est barré de nombreuses salles en Israël ou ailleurs. Si vous voulez un aperçu du bordel Monotonix, You Tube et leur Myspace vous donneront une petite idée.Le groupe devait ensuite jouer dans la petite salle du local de la librairie anarchiste sur St-Laurent mais quand on y est passé, le système d’amplification pour la voix avait lâché alors que Cursed se démenait du mieux qu’il pouvait pour se faire entendre. Au retour, 90 minutes plus tard, la place était dangereusement silencieuse, une bagnole de flic à la porte…