Cali a encore une fois été magistral. Hier soir, dans un Club Soda bondé, le chanteur de Perpignan a galvanisé la foule qui lui obéissait au doigt et à l’œil. Si on a quelques fois l’impression que Cali en fait trop, on ne pourrait lui reprocher d’être entier.
En spectacle, Cali s’abandonne, il se donne complètement à son public. Je me souviens que la première fois qu’il est venu à Montréal, toujours dans le cadre des Francos, il avait laissé l’image du chanteur qui veut être Bono à la place de Bono. Aujourd’hui, l’impression est tout autre. Si le spectre de Bono rôde toujours (inutile reprise de With or Without You), Cali s’en est toute fois affranchi.
Entouré d’un groupe solide et plus rock que jamais (on se serait passé du show à la Tommy Lee du batteur par contre), Cali a livré une bonne partie de son dernier effort L’espoir ainsi que ses quelques classiques, fort bien reçus par la foule en délire. Sa version de la très belle Sophie Calle 102 était parfaite, avec cuivre et tutti quanti. À le voir aller, jamais on aurait pensé que cet ex joueur de rugby de haut niveau avait une jambe blessée, au point de se déplacer avec une béquille, béquille qui est allée valser bien vite. Cali était en feu, bondissant, courant d’un côté à l’autre de la scène, se jetant à quelques reprises dans les bras du public. À un moment, il se retrouve face à moi, me regarde comme pour me dire «t’es prêt?». Je lui lance le même regard et hop, la main au cul de Cali et sa jambe sur mon épaule, je le soulève avec l’aide d’un autre fan jusqu’au balcon du Club Soda. Comment résister à Cali?