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Osheaga/MEG: bilan

À peine sortie des Francos –que dis-je, même pas sorti des Francos!- et vlan, direct dans le Osheaga/MEG. Je vais répéter ce que tous ont déjà dit: c’est quoi l’idée de programmer ce 3e Osheaga/MEG un dimanche (alors que les Francos proposent deux gros concerts gratuits à l’extérieur, que Wolf Parade joue au Métropolis et que le festival Divers Cité bat son plein???) et un lundi (qui n’est pas férié!)… Oui le festival voulait profiter de la course de voitures NASCAR qui avait lieu samedi mais franchement, est-ce que les amateurs de chars écoutent de la musique alternative? Kenny Rogers oui, Jack Johnson à la limite… mais Gogol Bordello? Les Stooges? Pas sûr… 

Donc, malgré le temps maussade, malgré les drôles de dates, cette troisième édition du Osheaga/MEG a néanmoins été la plus populaire avec quelque chose comme 31 000 entrées sur deux jours, soit environ 13 000 dimanche et le reste lundi, merci Jack Johnson.  

Encore une fois, c’est sur la petite scène du MEG, festival qui fêtait cette année sa dixième édition et qui est -heureusement- associé au Osheaga depuis le début de l’aventure, qu’on a pu voir les concerts les plus intéressants. Sans le MEG, le Osheaga perdrait beaucoup de son intérêt. Outre les incroyables Stooges, les soniques Spiritualized (qui ont finit leur set la guitare plantée dans l’ampli), la funky Sharon Jones et ses Dap-Kings, les Black Keys et les frappés de Gogol Bordello, tous les bons concerts que j’ai vu avaient lieu sur la scène du MEG. Des noms? D’abord Duchess Says qui nous a encore une fois montré qu’un bon show c’est surtout une bonne performance scénique, et ça la chanteuse du groupe le sait très bien. Moi qui trouve qu’il y a juste trop de petits bands cute et inoffensifs à Montréal, ça fait plaisir de voir des vrais débiles comme Duchess Says. 

Ensuite, Devotchka. Croisement entre l’Europe de l’Est et les mariachis mexicains, le folk, la pop et le rock, ce groupe est franchement surprenant et ce qu’il propose est unique. 

Sébastien Tellier. Après m’avoir laissé de glace il y a quelques années au Transmusicales de Rennes (pas un de ses meilleurs shows m’a-t-il confié en entrevue) et sans avoir vraiment accroché sur son nouvel album, j’ai eu la surprise de découvrir une drôle de bibitte dimanche dernier. Tellier est une sorte de crooner français des années 70 qui se serait retrouvé sur un plateau d’un show de variété comme on en voit à la télé française après s’être envoyé quelques grammes de champignons magiques. Comment dire, ça peut faire penser aux Sparks qui rencontreraient Air et les Rita Mitsouko et qui décideraient tous de se lancer dans un trip krautrock pop disco-kitsch… voyez un peu la sorte de bête qu’est Tellier?   

The Kills… je les adore. Moi leur trip de losers magnifiques, leurs guitares sales, leur beat-box crade, leurs paroles de junkies destroy ça me parle, ça me plait. Et ça faisait drôles de les voir en plein jour… Et non, ils n’ont pas fondu au soleil. 

MGMT. Ils étaient attendus ceux là! Leur rock-pop-psychédélique a ce je ne sais quoi de magique. Une sorte de candeur mêlée à une douce mélancolie, un léger nuage de spleen… Alors que le duo, accompagné de trois ou quatre musiciens nous faisait planer, un arc-en ciel est apparu au dessus de nos têtes. Ça ne pouvait pas mieux tomber! 

The Go! Team. Man, quelle pêche! Si sur disque c’est un peu confus, ce l’était tout autant sur scène mais, malgré cela, malgré le son très chargé du groupe, c’est une vraie fête qui se déroule sous vos yeux. The Go! Team ont vraiment leur truc bien à eux, un style unique rock-pop-soul-rétro-moderne, un super bon party band.   

 

CSS. En retard de 45 minutes, le groupe a testé la patience de ses nombreux fans. L’attente a valu largement la peine puisque le combo brésilien a livré un show solide et festif. Oui, le dernier disque de la bande ne m’a pas franchement emballé mais live, là c’est autre chose. De la puissance, du dynamisme et vraiment un meilleur contrôle de ce qui sort des amplis que ce que j’ai pu voir d’eux il y a quelques années en France. CSS laisse entendre que c’est aux Pixies, Breeder, L7 et Nirvana qu’ils carburent et avec ce qu’on a vu et entendu lundi soir, on les croit. Cela dit, tout le côté un peu électro n’a pas pour autant été écarté et c’est parfait ainsi!   

 

Maintenant, mon ultime coup de cœur revient aux Stooges. Ceux là, je les attendais depuis que j’ai 15 ans! Et tout d’un coup, j’avais 15 ans quand Iggy et sa bande a démarré son set dimanche. À part deux nouvelles chansons, les Stooges (qui se sont fait voler TOUT leur matos à la porte de leur hôtel montréalais le lendemain du show) n’ont joué que du vieux stock, mais seulement une seule chanson de Raw Power (Search & Destroy). Et je connaissais TOUTES les paroles. Je peux vous dire, camarades soniques, que je n’ai jamais autant trippé à un show. Je veux être top shape comme Iggy moi quand j’aurai 61 ans (mais peut-être pas avoir sa tronche, il fait peur…). Ce gars-là est une force de la nature, surtout quand on sait tout ce qu’il s’est envoyé dans le corps et les veines durant son tumultueux passé… Les Stooges sont des dieux, prosternez-vous.   

 

Le ouate de phoque du festival: qu’est-ce que Duffy foutait là?

Vous en pensez quoi de ce dernier Osheaga/MEG ?