À peine remis du Pop Montréal, j'entame le marathon du Pokomm de Berlin, qui se déroule officiellement du 8 au 10 octobre mais qui en fait débute le 7 et se termine le 11. Au fil des jours, je commenterai ce qui s'y est déroulé et tenterai de vous tenir au courant des perfos des nombreux artistes canadiens présents. Mais avant d'entrer dans les détails, un petit retour sur le dernier Pop Mtl s'impose.
Cette septième édition a encore une fois été aussi éclectique qu'on le souhaitais. De "vedettes" comme Nick Cave à des groupes plus obscurs comme Shortpants Romance, par exemple, on a droit à tout lors de ce festival.
Si il y a quelque chose qu'on doit particulièrement souligner cette année, c'est probablement l'ouverture du Pop Mtl vers un public plus large et possiblement plus âgé, un public qui, si ce n'avait été de la venue d'artistes comme la toujours trés engagée Dominique Grange et son mari le bédéiste Jacques Tardi, du pionnier de la musique électronique Jean-Jacques Perrey (avec son partenaire Dana Coutryman) ou du roi de la pop cheesy Burt Bacharach, n'aurait probablement jamais su que ce festival existe, ou à tous le moins de quoi ce festival est composé.
Faire un retour sur toutes les soirées au Pop Mtl me semble futile tellement il y a à voir et à entendre durant les 5 jours que dure l'événement (du 1er au 5 octobre). Pour faire court, mon coup de coeur cette année irait à Sister Nancy. La MC jamaïcaine, vétéran de la scène dancehall qui a connu son heure de gloire au début des années 80 avec son hit Bam Bam et dont, pour être honnête, on attendait peu, a offert une longue et chaude prestation devant un public ravi, dans un Club Lambi bondé samedi soir dernier. Un super party de reggae qui n'aurait jamais autant levé si ce n'avait été de la judicieuse sélection de Mossman et des MC toasters qui l'accompagnaient. The Bug et l'incroyable MC Warrior Queen ont aussi offert une belle perfo jeudi dernier. C'était la parfaite rencontre entre une chanteuse de reggae-dancehall plus "typique" (faut la voir à l'oeuvre!) et un bidouilleur à la fine pointe de l'évolution du dub moderne, ou dubstep pour ceux qui ont besoin de coller une étiquette à tout.
Puisque le Pop Montréal est aussi un festival où l'on fait de nombreuses découvertes, la révélation de cette septième édition fut pour moi le duo pop-punk électro boîte à rythme brésilien (de Brasilia) Lucy and the Popsonics (photo). Un gars à la guitare et une fille qui tente de se débrouiller à la basse et à la voix (le registre est assez limité), deux ou trois accords max par chansons -la plupart du temps chantées en brésilien mais aussi en anglais et en français)- et un plaisir contagieux étaient suffisant pour nous séduire. Ces kids n'ont possiblement pas plus de 20 ans mais leur énergie et leur passion pour ce qu'ils font est touchante. Du vrai punk-rock. Pourquoi? Parce qu'à mon avis, le punk c'est ça: un désir de faire de la musique qui grouille malgré un minimum d'expérience et de dextérité. Pas besoin d'être un as, suffit d'avoir du fun et des idées, et c'est exactement ce que Lucy and the Popsonics ont.
De retour sous peu avec un Pop made in Berlin!