Jeudi 13 novembre: mauvaise journée. On passera sur les détails. En fait, il n'y a eu qu'une seule bonne nouvelle pour que cette putain de journée ne soit pas totalement merdique: Noir Désir is back!
Je l'ai appris en regardant les infos française à TV5. Un petit topo sur le groupe, l'ancien gérant qui se réjouit que le combo se soit remis à l'ouvrage, deux nouvelles chansons. Vite, sur le site de Noir Dez… impossible d'y accéder tellement la demande est grande. Preuve que j'étais loin d'être le seul à les attendre. Les deux titres, une interprétation musclée de la chanson Le temps des cerises et une autre, Gagnants-Perdants, originale, qui bien entendu écorche Sarko au passage. Pas de doute, le groupe est toujours aux aguets, prêts à mordre. Bon, pas du Noir Désir à son top, mais du Noir Désir tout de même.
La suite, vous la devinez: les apôtres de la rectitude morale, les bien-pensants, les scouts du rock ont déterré des souvenirs qu'il aurait mieux fallu laisser là où ils étaient, dans l'ombre. Le scandale! Quelle honte! Gros malaise! Que faire? Doit-on faire abstraction, oublier, passer outre ou biffer à jamais ce groupe de notre discothèque? Cas de conscience.
Contrairement à certains collègues de la profession, je n'ai jamais renié Noir Désir après le drame de Vilnius, je n'ai jamais cessé d'écouter le groupe. Allons-nous perpétuellement ramener le spectre de l'affreux dérapage commis par le chanteur de la formation? Bertrand Cantat devra vivre jusqu'à la fin avec sa conscience, c'est bien suffisant. A-t-on vraiment besoin de lui tenir rigueur pour ce crime passionnel après qu'il ait purgé sa peine (minime il est vrai)? Il faut faire la part des choses, il y a l'homme et il y a l'artiste. Oui, ils ne font qu'un, mais ce n'est pas le chanteur de Noir Désir, et encore moins le groupe, qui a enlevé la vie à Marie Trintignant, c'est Bertrand Cantat, l'amoureux troublé, fucké (ou le romantique suprême selon certains et certaines).
Dans la fabuleuse histoire du rock, les excès, les dérapages, les accidents, les scandales et les morts font partie du show. Rock'n roll lifestyle, live fast die young… C'est certain que si on s'arrête au simple drame humain, toutes ces pages noires du rock sont tragiques, mais dans l'ensemble, avec cette vision romantique de cette grande saga, tous ces drames font partie du show. Si Noir Désir a toujours été proche de la légende, avec ce malheureux incident de 2003, il y est entré de plein pied, bien malgré lui, devenant lui aussi (la liste est longue) un groupe maudit.
Je ne suis pas scandalisé parce que Bertrand Cantat ose encore chanter et écrire des chansons (ou un livre, ou des poèmes); à ma connaissance, c'est possiblement tout ce qu'il sait faire et il le fait bien. Un disque est donc en préparation mais ça risque de prendre un moment avant que le chanteur ait la force ou le courage de monter sur une scène. Quoique, il a été question de concerts «privés», dans des petites salles, avec public trié sur le volet… Peu importe, Noir Désir est de retour, et c'est bien suffisant pour qu'on se réjouisse. On attend la suite…
Je suis d’accord avec toi Patrick, je considère personnellement que Noir Désir est LE meilleur groupe de rock de la France qui n’a pas fini de faire de la bonne chanson et qui a encore une page, ou du moins quelques paragraphes, de l’histoire de la musique française à écrire…
Après tout, pourquoi vous priver de votre plaisir ?
Ce n’est qu’une femme de moins sur la terre… et que le spectacle continue !
Totalement en désaccord avec vous. L’homme ou le chanteur a frappé une femme qui en est morte. Il a purgé quatre ans de prison. Quatre! Il va recommencer à faire ce qu’il aimait. Elle est décédée de ses coups. Peu m’en chaut qu’il chante bien. Elle, jouait bien et elle ne jouera plus jamais.
Ce qu’il y a d’absolument égoïste dans votre article, c’est que vous tenez à entendre leur musique en nous faisant taire, nous, ceux que vous appelez ironiquement les apôtres de la rectitude morale.
Une femme est morte de la violence de ce chanteur. Vous nous demandez d’oublier la réalité, une morte, pour nous plonger dans une mélodie. Grande profondeur! Et si c’était arrivé à votre fille ?
Non à la violence. Non à la banallisation d’un événement aussi grave.
Bon, le but de ce blog est de faire réagir et je m’arrange justement pour que les gens réagissent!
Ensuite, qui sommes nous pour juger telle ou telle personne pour ses actes? Enlever la vie est un geste inadmissible je vous l’accorde. Mais puisque la France n’applique plus la peine de mort et que des juges et jurés ont décidé que Bertrand Cantat devait être condamné à 8 ans de prison, donc élligible à une libérarion conditionnelle après avoir purgé la moitié de sa peine, il est donc aujourd’hui un homme libre et à le droit de se remettre à travailler. Si Bertrand Cantat et Marie Trintignant étaient deux illustres inconnus, on n’en parlerait même pas… un fait divers comme plein d’autres. Et si Bertrand Cantat était plombier ou mécanicien ou whatever… seriez-vous là à vous insurger parce qu’il a repris son boulot?
Vous banalisez un évènement qui est encore tout frais dans ma mémoire. Vous nous dites : Allons, oublions tout ça et prosternons-nous devant le talent de Monsieur Cantat, peu importe son noir passé puisque cela aurait pu arriver à n’importe qui !
Mais justement, Monsieur Cantat est connu et quand je pense que des personnes puissent l’écouter avec un grand bonheur, je me dis que le plaisir passe avant tout et tant pis pour la conscience !
Pourquoi ne pas envoyer sa musique à la mère de Marie Trintignant tant qu’à y être ?
Je ne banalise rien du tout. Je n’étais pas là à Vilnius en 2003, je ne connais pas le pourquoi du comment et je ne veux pas le savoir. Ce n’est pas de mes affaires. Bertrand Cantat devra vivre toute sa vie avec ça sur la conscience et je ne voudrais pas du tout être à sa place. Cela dit, son métier, c’est d’être chanteur et je me réjouis de le voir chanter à nouveau. Je ne vois pas ce qu’il y a de déplorable là. Si pour vous la justice c’est la loi du talion, oeil pour oeil, dent pour dent, vous ne vivez pas sur la même planète que moi. Et que pensez-vous de tous ces criminels dont on vante les exploits, tous ces assassins qui écrivent leurs mémoires et dont le public raffole? Si on doit s’arrêter à chaque malheur ou injustice qui frappe les habitants de cette planète, on va passer notre vie à pleurer. Hé oui, on vit dans un monde dégueulasse, il serait peut-être temps de le constater.
« Dans la fabuleuse histoire du rock, les excès, les dérapages, les accidents, les scandales et les morts font partie du show. »
Ici, je vous cite et je trouve ces propos tout simplement infâmes !
Pardonnons à ce pauvre Cantat, après tout cela fait partie de son monde les meurtres !
Scandaleux !
Hélas oui, toutes ces histoires sordides font partie du show, le public en raffole, des livres ont été écrits sur les overdoses, les petages de plombs, les excès, les dérapages en tous genres de la faune de l’industrie du disque. Des exemples, il y en a à la tonne… Les journaux à potins vivent de ça. Vous vivez dans une bulle ou quoi?
Vous me dites que je vis dans une bulle parce que j’ai encore la force de caractère nécessaire pour ne pas tout accepter passivement et surtout, pour avoir de la mémoire. Je suis donc coupable de ne pas pardonner à Cantat son acte répugnant ? Ou plutôt, je suis démodée d’avoir encore une conscience ?
Allez, écoutez-le si ça vous chante ! On a les idoles qu’on peut !
Il me serait difficile d’écouter Bertrand Cantat chanter, sans penser à la mort tragique et violente de Marie Trintignant, dont il est l’auteur. Et pour cette raison, je n’écouterai pas ce groupe qui ressurgit, malgré son talent.
D’autres groupes existent et me donnent le goût de les encourager, pour ce qu’ils font et ce qu’ils sont.
Je me pose la question d’usage: si monsieur Bertrand Cantat était un plombier qui a tué sa femme, aurait-il pu recouvrer sa liberté totale après quatre maigres années de détention, sous prétexte que son métier est un service essentiel? Je questionne, mais ça s’arrête là, anyway, Cantat est libre comme l’air et est retourné exercer son métier de chanteur populaire, car c’est son plus grand talent.Voilà un bon point en sa faveur.
Je ne suis pas d’accord avec monsieur Lefrançois. Je pense au contraire qu’il faut se dépêcher d’aller écouter ses nouvelles chansons. Non pas pour admirer mais pour voir. Pour voir quoi?Pour voir si ce retour à la chanson est un authentique effort de rédemption, ou au contraire un alibi, une dérobade, une tentative cachée dans les mots de se disculper. Bref les mélomanes doivent ici exercer obligatoirement leur devoir de critique impitoyable et mettre monsieur Bertrand Cantat en liberté surveillée par devers ses chansons.Et compléter dans la société civile le travail du juge d’Assise. C’est un exercice assez difficile, car en ces matières, nos jugements sont souvents fort subjectifs, soumis contre notre gré à des sentiments intérieurs parfois aussi inavouables…
Si j’étais à la place de Bertrand Cantat, je ferais très attention et je serais inquiet. Si le jugement exécutoire de ceux qui l’ont aimé autrefois s’avérait défavorable après écoute de son plus récent CD, pour les raisons que j’ai évoqué plus haut, la peine qui accablerait alors Cantat serait beaucoup plus lourde à porter, qui ne condamnerait pas seulement l’artiste, mais l’homme, dans un jugement sans appel et sans rédemption, lui…
M. Bourbonnais, vous écouterez ses chansons pour moi. Chacun a son opinion sur le sujet et je respecte celle d’autrui.
Si M. Cantat choisit de se repentir et d’aider les autres dans sa vie, tant mieux et je lui souhaite, mais je ne serai pas là pour le supporter. Je regarderai plutôt des films de Marie Trintignant.
D’accord avec personne…
Pas sûr de l’utilité d’une censure, encore moins sûr qu’il s’agit de rectitude morale de bien-pensants (l’insulte baîllon par excellence, qui empêche toute indignation). Je crois que le retour de Cantat est plombé par la perte de crédibilité. On ne parle pas d’un chanteur nihiliste mais d’un type qui « s’engage » (les guillemets de sont pas un hasard).
Oui le métier d’humain est difficile et oui le métier d’artiste compte son lot d’écorchés. Mais les paroles qui se dissocient des gestes perdent toute crédibilité. Et alors insister, c’est perdre toute dignité.
Live fast, die young… elle est bonne celle-là! D’un romantique! Mais ici elle ne s’applique pas. Ce n’est pas Dédé Fortin qui s’est infligé la mort (rappelons aux gens que la dépression suicidaire est une maladie, pas une posture de poète) ni de Jimi Hendrix qui s’overdose mais de la mort d’une femme, à coup de poings.
Donc, Live fast, kill young serait plus exact.
Cela dit en terminant, je crois à la rédemption, beaucoup même, mais dans le cas qui nous intéresse, soit il la fait en catimini et se fait oublier, ou il la rend publique, parce que oui son métier est public et que le public a, dans ce cas-ci plus que jamais, un grand besoin de sincérité.
Bonjour à tous, personnellement, je pense que bertrand CANTAT paiera son geste toute sa vie, parce que Marie, quoique beaucoup de personnes en pensent, Marie,il l’aimait et , je ne lui rejete pas la faute, mais il faut se rappeler le contexte dans lequel s’est déroulé ce drame, je ne m’avancerai pas plus sur le sujet, ce n’était à la base qu’une querelle d’amoureux qui s’est mal terminée, une crise de jalousie provoquée si mes souvenirs sont bons, par Marie elle-même. Comme je l’ai dis, je ne m’étendrai pas sur le sujet parce que cela ne vaut pas la perte de sa propre vie. L’affaire est clause et jugée par la justice des Hommes.
Pour ceux qui comme moi sont fans de Noir Désir, j’attendai le retour, dès six heures du matin, à l’annonce sur BFM TV du retour de Noir Dez, je me connecte au site et télécharge, je trouve le morceau « Gagnants-Perdants » un peu mou et fébrile, mais j’adore la reprise du Temps des cerises.
De toute façon, je pense que nous n’aurons pas du « vrai » Noir Désir avant trois ans.
Rappelons nous que les conditions de sa libération sont que d’un point de vu Médiatique, il n’a pas le droit de parler ni de Marie, ni de l' »accident dramatique » ni dans ses chansons, ni aux médias.
Donc tant qu’il sera en conditionnelle, il ne s’exprimera pas réellement.
C’est un homme qui souffre et le chant, est un exutoire pour lui.
Alors, BIENVENUE, j’adhère au RETOUR
Dans ce débat passionnel, on semble toujours oublier de parler de l’essentiel : la musique. C’est de ça dont il s’agit, non ? Un groupe (qui ne se résume pas à UN musicien) qui vient de sortir deux chansons. Pas géniales, mais fort prometteuses.
Bien sûr, rien à faire, tout se résume encore et toujours à un geste, aussi terrible soit-il, que tout le monde analyse, juge, soupèse, quand tout le monde se fout totalement de ces milliers de femmes qu’on excisent, violent, tuent pour laver l’honneur de la famille. On s’en fout, on n’en sait rien, les médias n’en disent rien.
La musique, donc. Un groupe, le plus grand groupe de toute l’histoire du rock français (avis personnel, je l’assume). Deux chansons qui me donnent envie d’en entendre plus. Il sera difficile d’offrir mieux que le dernier album studio tant il était exceptionnel. Mais j’attends la suite avec grande impatience !