Crise cardiaque? Overdose? Whatever…. Ron Asheton est mort à 60 ans et c'est tout le rock qui en souffre. Le guitariste des Stooges a été retrouvé chez lui à Ann Harbor, là où est né le groupe et peut-être bien là où il va finalement mourir. À moins qu'Iggy Pop ne réussisse à convaincre James Williamson de revenir à la six cordes, lui qui avait forcé Ron Asheton a prendre la basse pour le retour des Stooges en 1973 avec l'album Raw Power.
Élu 29e meilleur guitariste au monde par le magazine Rolling Stone, Ron Asheton a, à ses débuts sur disque en 1969, complètement révolutionné le rock'n'roll avec ses riffs crus, sauvages et assassins. Brassard nazi au bras et croix de fer au cou alors que le reste de l'Amérique est encore plongé dans son rêve utopique de babas cool, le guitariste est sans aucun doute un des plus maniaques de toute l'histoire du rock. De là à dire qu'il a inventé le riff punk il y a un pas qu'on ne franchira pas mais on lui doit certainement beaucoup.
Je l'ai interviewé tout récemment, quelques jours avant le fantastique concert que les Stooges ont donné ici à Montréal dans le cadre du Osheaga au début du mois d'août dernier (et juste avant que le groupe ne se fasse piquer tous son matos dans un parking de Mtl après le show). J'ai découvert un type cool, relax, prêt à répondre à toutes les questions et visiblement trop content de ce retour inespéré des Stooges (réuni en 2003 après quelques trente années de séparation) et du succès récolté. Blagueur, bonasse, pas énervé pour deux sous, il a parlé des chansons que le groupe avait enregistré pour son récent album The Weirdness et toutes celles qu'Iggy, Ron et son frère Scott Asheton avaient encore en banque ainsi que les nouvelles qu'ils songeaient mettre sur bandes. Il est donc fort probable qu'un autre disque des Stooges paraisse mais Ron ne sera pas là pour s'en réjouir. Il a fort à parier que le groupe sera aussi intronisé au Rock'n'Roll Hall Of Fame maintenant que le mythique guitariste n'est plus. No fun.