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1, 2, 3 SPArti!

La 16e édition des Francofolies de Spa a démarré officiellement aujourd'hui, sans la pluie qui était pourtant annoncée. Il faisait même soleil!
Les Francos de Spa, c'est sept scènes disséminées à travers la petite ville Belge. C'est aussi le volet Franc'Off en début d'après midi et les Bars en folie, où 13 groupes ou artistes solos se partagent durant 5 jours les petites scènes de 7 bars de Spa. Le chanteur David Marin est du lot et son premier concert à Spa, bien qu'ayant attiré peu de curieux (l'entrée est gratuite) était suivit par pas mal tous les Montréalais présents.

Le marathon Spa a débuté avec La Casa, groupe français aux chansons mélancoliques, une pop mature, ponctuée de cuivres, avec des influences rappelant Calexico, Noir Désir et un peu l'univers de Bonjour Brumaire. Sans être à couper le souffle, leur musique invite au voyage mais manque un peu de tonus. Puis ce fut la formation Belge Arsenal, groupe chantant autant en anglais qu'en espagnol et un peu en français, à tendance soul, jazz, rock, avec une multitude de musiciens et qu'on pourrait comparer à Zita Swoon, un autre groupe belge qu'on a déjà pu voir à Montréal à quelques reprises, et à Bran Van 3000 pour le groove. Au même moment, à l'autre bout du site, on retrouvait les chansons torturées de Z, un Bruxellois très inspiré par la grande chanson française à laquelle il ajoute un soupçon de rock dramatico-progressif, à grand renfort de cordes et de claviers.
Au fur et à mesure que la journée avançait, le site se remplissait à vue d'oeil de festivaliers. Plusieurs furent donc présents pour assister à la perfo de l'étonnant Veence Hanao, qui pourrait être classé dans le registre slam mais ce serait bien trop réducteur car Veence -et son complice aux guitares- inventent des rythmes et des sons audacieux et originaux qui ont très peu à voir avec l'univers du slam ou du hip-hop.
Et y'a eu Saule. La surprise de la journée. Le chanteur belge a peut-être pris quelques livres en plus depuis qu'on l'a vu à Montréal dans le cadre du Coup de coeur francophone, mais il a aussi pris de l'assurance. Saule habite maintenant complètement la scène. Appuyé par ses Pleureurs, un groupe polyvalent et dynamique, qui inclut le guitariste Seb Martel (M, Camille, Emily Loizeau) qui a réalisé Western, le dernier album de Saule (mixé par Olivier Lude, qui lui aussi bosse avec M), c'est justement à M qu'on pensait en écoutant le chanteur et guitariste. Mais Saule n'est pas une copie de M. Oui, il y a des similitudes, sauf que Saule a son truc bien à lui. Il est allumé, à l'aise, possède une belle énergie, a du charisme à revendre et une certaine simplicité. Il ne faudra pas rater son passage aux prochaines FrancoFolies de Montréal! Un show solide et divertissant. Bonheur assuré!
Vous connaissez Jeronimo. Il est venu souvent à Montréal, il est même tombé en amour, s'est pris une claque, a fait un disque inspiré par une histoire d'amour avec qui a mal tourné. Il avait la haine, il l'a toujours. Jeronimo rentre dedans avec un rock agressif, enlevé, bruyant et sombre.

À Spa, la majorité des concerts ont lieu à l'extérieur, mais quelques-uns se déroulent en salle, notamment au Casino, le plus vieux d'Europe semble-t-il. C'est là qu'a eu lieu le coup d'envoi du festival dès midi aujourd'hui, avec le maire et des agriculteurs en colère… Don't ask… C'est un endroit comme vous pouvez l'imaginer. Baroque, rococo. Tiens, c'est justement là que vont jouer les Alfa Rococo. Dans un grand salon bleu, aux portes énormes, des miroirs partout, des superbes moulures… C'est aussi là que j'ai pu voir la jeune chanteuse Luciole. Française, inspirée par les Grandes que sont Piaf, Barbara, Gréco, mais sans la théâtralité, sans la fougue et la passion. Oui, la fille a du culot d'oser chanter seule sur sène -pour une seule pièce- ou autrement accompagnée de deux musiciens en formule intimiste, mais elle a du travaille à faire, de l'assurance à prendre et perdre cette naïveté qui rend ses chansons un peu mièvres et banales, très intello parisien, si vous voyez ce que je veux dire…
De retour sur le site, c'était noir de monde pour le show de Martin Solveig. Le bidouilleur/DJ/chanteur français était entouré d'un groupe solide et hyper groovy et d'un chanteur de NY, un black super  pro dont j'arrive pas à trouver le nom… disons que c'est le cousin de James Brown. Il y est pour beaucoup. Mais quelle foule! Complètement folle, le gros délire au point où il était impossible de circuler. On voit rarement ce genre de délire collectif au Québec… La soirée s'est terminée avec le duo électro Soldout, qui pourrait être la version belge des Yeah Yeah Yeahs, en plus synthétique mais avec plus de rythme aussi. Bon, il y avait bien les éternels DJ en club en fin de soirée, mais à quoi bon en parler.
On remet ça demain. Au menu: Pascale Picard, Starving, Suarez, Kent, Vincent Delerm et Trust! Antisociaaaal!