Quand on est à Spa, il faut absolument se payer une visite aux thermes qui ont rendu cette ville célèbre à travers le monde, après les Francos bien entendu! Ça vous requinque un festivalier et ça permet d'attaquer la suite du programme tout regaillardi. Et en ce troisième jours des Francos, ce programme fut d'abord constitué d'Anaïs. Celle qui nous avait fait craquer avec sa guitare et ses chansons mordantes et pleines d'humour est aujourd'hui entouré d'un vrai band de rock. Le son est donc pas mal plus large et pesant mais ça ne fonctionne pas aussi bien que lorsqu'elle se retrouve seule derrière sa guitare. On dirait que le charme n'opère plus, que la magie est disparue et que malheureusement, malgré une dérision et un second degré toujours bien présent, Anaïs devient un peu comme bien d'autres chanteuses rock-pop: sympa mais banale. Quand à la jolie et talentueuse chanteuse Belge Wendy Nazaré, le peu que j'ai entendu d'elle laissait entrevoir un univers assez similaire à celui de plusieurs chanteuses folk-pop anglophones. On est passé aux choses sérieuses avec Balimurphy qui avait investit la grande scène Pierre-Rapsat, un peu à l'écart du Village Francofou où ont lieu la majorité des concerts. Balimurphy c'est quelque chose qui ressemble pas mal à Louise Attaque, aux Têtes Raides et à plusieurs autres formations issus de la mouvance "chanson festive". Reste que si on a l'impression d'avoir entendu la même formule plusieurs fois auparavant, le groupe Belge, entouré d'une section de cordes et de cuivres, fait monter la sauce en deux temps trois mouvements. C'est punché, rythmé, intense et entraînant et c'est certain que ça pourrait fonctionner au Québec une machine comme ça. Une belle découverte! J'ai ensuite succombé à la tentation d'aller écouter Arthur H même si je l'ai vu à maintes reprises et que je le verrai dans quelques semaines à Montréal aux Francos. C'est donc un roi Arthur exubérant et dynamique qu'on a eu le plaisir d'entendre. Le polyvalent musicien, qui peut revêtir toutes sortes d'habits, se la joue plutôt sexy et rock star, un personnage scénique en rapport avec ses récentes musiques, plus groovy, funky et rock.
Suite à sa victoire au concours Les Francouvertes de 2008, le trio La Pathère Rose (notre photo) était invité à ces 16e Francofolies de Spa. Programmé sur une petite scène à l'autre bout du site, La Pathère n'a pas attiré grand monde mais il y avait là des gens importants pour le futur du groupe en Europe francophone. La bande menée par la pétillante Fanny Bloom a fait une forte impression sur la poignée de curieux présents avec ses chansons colorées et explosives.
Comme les choses se suivent mais ne se ressemblent pas dans un festival, je me suis retrouvé assis dans dans la salle du théâtre du Casino de Spa pour entendre Alain Chamfort, chanteur populaire des années 70 qui a effectué un improbable mais salutaire retour dans l'oeil du public en 2003. Dans son spectacle où il mêle musiciens réels et virtuels, le chanteur, qui a travaillé avec Claude François et Serge Gainsbourg, parcours 40 ans de carrière (Manuréva, Adieu mon bébé chanteur, Bambou, Madona Madona…) avec ses deux jeunes musiciens -un guitariste et un bidouilleur- ainsi qu'en compagnie d'invités virtuels, filmés au préalable et qui interviennent ça et là au cours du spectacle. Michel Delpech, Jane Birkin et Vincent Delerm se sont donc retrouvés à Spa, sans le savoir.
Quitte à rester dans le registre variété, pourquoi ne pas bifurquer par la grande scène pour capter la fin du concert de Julien Clerc! Celui que le temps ne semble pas affliger avait, comme on s'en doutait, gardé ses plus grands succès pour la fin. Ainsi, outre sa version de Travailler c'est trop dur de Zachary Richard, les dizaines de milliers de spectateurs qui s'étaient déplacés pour voir le populaire chanteur ont eu droit aux éternelles chansons que sont Femmes je vous aime, Ma préférence, Ce n'est rien et Mélissa, pour n'en nommer quelques-unes.
Le marathon se poursuit pour deux autres journées… qui risquent d'être assez chargées!