Les 16e Francofolies de Spa ont pris fin tard hier soir et, contrairement à l'année précédente, la pluie n'est pas venue gâcher la fête, ou si peu. Durant ces cinq jours, ce fut une course pour tenter d'en voir le maximum, quelques frustrations quand on nous apprend que le concert qu'on a choisit de manquer au profit d'un autre était excellent, puis des rencontres avec les nombreux artistes et professionnels présents, des afters qui n'en finissent plus, des cocktails à l'heure du déjeuner et des frites et des bières et, surtout, des découvertes à profusion. Car de tous les artistes programmés, je n'en connaissais qu'à peine la moitié.
Les deux derniers jours du festival furent encore une fois fort agréable. De valeurs sures en coups de dés, j'ai eu le plaisir de revoir les Wampas (photo), toujours aussi fous et énergiques, Front 242 dans son fief, Alfa Rococo dans un salon baroque‘n'roll assez rococo merci, Bénabar en grande forme dans un spectacle à l'américaine entouré d'une dizaine de musiciens, Tryo faire groover les milliers de fans rassemblés sur l'esplanade de l'hôtel de ville ou encore Karkwa et Ariane Moffatt qui venait là en défricheur, face à un public qui reste à conquir. Si les premiers, avec leur rock atmosphérique, ont captivés les quelques curieux réunis en plein après-midi sous un soleil de plomb, Ariane Moffatt a tout de même réussie à faire danser la foule vers la toute fin de son concert en soirée. Celle qui venait d'être célébrée solenellement par une délégation québécoise et wallone pour avoir remporté le prix Rapsat-Lelièvre, ne semblait pas trop mal à l'aise lors de cette cérémonie peut-être un peu trop protocolaire pour une fille un peu bohème comme elle.
Cette année fut d'ailleurs exceptionnelle pour les artistes et professionnels québécois qui, selon mes calculs, devaient être environ une soixantaine à Spa. Cela est dû en grande partie au travail entamé depuis plusieurs années par Charles Pirnay et Patricia Van de Weghe, deux spadois installés à Montréal et qui servent en quelque sorte d'antenne au festival et à l'agence Wallonie Bruxelles Musique, agenced a permis aux québécois présents de se rendre sur placed et d'être si bien accueilli. Souhaitons que cela se poursuive les années suivantes.
Donc, après cinq jours de musique, j'ai pu constater que la scène musicale Belge ne manque pas de talents et d'artistes originaux. Si on doit mentionner quelques noms, citons le funk-soul d'Arsenal, le slam métissé de Veence Hanao, l'électro-rock de Soldout, la chanson dramatique de Z, l'alterno de Starving, le ska-reggaer-pop-rock d'Orfeo, la brit-pop de Aim, la chanson classique de Liben, le folk-world beat de XX, la chanson festive de Balimurphy, l'électro-hip-hop funky et jazzy de l'ex Starflam King Lee, le power pop de Atomique Deluxe, le hip-hop de Dope Skwad, l'électro dancfloor des DJ Surfing Leons (aka Forma T), la pop-world classieuse de Wendy Nazaré, la chanson punk festive de Jaune Toujours, le rock-pop-électro de 14 Weeks, la pop sombre de Austin Lace, la nu-rave de The Subs, la chanson délirante de Miam Monster Miam, la chanson rock mi humoristique mi expérimentale de Cédric et les Gervis, la pop psyché 60's du Michel Drucker Expérience, l'indie-rock de Elvis Ghettoblaster, le blues-rock trash et primal du Experimental Tropic Blues Band, le punk-pop de Malibu Stacy, les délires loufoques des Gauff' et DJ Didjé, le folk-alterno de Coco Royal groupe dans lequelon retrouve le fils du bédéiste Geluck, le rock'n'roll swinguant de Larko, vainqueurs du volet Franc'Off et j'en passe… Vous dire maintenant qui de ses artistes aura la chance de se retrouver sur une scène au Québec dépasse mes compétences…
Le bilan de ces 16e Francofolies semble assez positif selon l'organisation. Hier matin, au début de la dernière journée du festival (la plus chaude et ensoleillée), les Francos de Spa prévoyaient avoir attiré en tout plus de 180 000 spectacteurs. Un très bon score paraît-il. Tout ça est de bon augure pour l'édition de 2010. Seule ombre au tableau: on s'explique mal le le trop grand nombre d'artistes chantant en anglais au festival. Les artistes d'expression francophones susceptibles d'attires les foules sont-ils si rares? Souhaitons que les Francos de Montréal échappent à cette anglicisation rampante.
crédit photo: Michel Dvorak