La huitième édition de Pop Montréal s'est terminée dimanche soir dernier. En cinq jours, les amateurs de musiques de toutes sortes s'en sont mis plein les oreilles un peu partout en ville et, comme toujours, quelques fois dans des endroits inusités. Le vélo est évidemment de mise, sinon le taxi because les fin de soirées au Pop ne se terminent pas nécessairement dans la plus grande sobriété, et c'est moins humide que le vélo quand il pleut.
Avec je sais pas combien de milliers d'artistes à (re)découvrir, difficile de tout voir au Pop Montréal. Encore une fois cette année, le don d'ubiquité n'était fourni avec la passe. Fallait se faire un planning d'enfer pour être certain d'en voir le maximum. Suivre les heures, s'arranger pour ne pas trop courir d'un bout à l'autre de la ville, pour ne pas coller trop longtemps dans une même salle, éviter les discussions inutiles… tout pour ne pas se retrouver coincé à la porte et se faire dire en anglais par une bénévole post pubère trop contente que toutes les places réservées aux badgés sont déjà prises. Ça et les embrouilles habituelles: annulation, décalage dans les horaires, salle qui ferme à la dernière minute… Ça fait partie du trip mettons.
On ne ressort pas indemnes du Pop, mais criss qu'on a du fun. Des fois moins parce que le band qu'on est venu voir à la place d'un autre assure pas… mais bon, des mauvais shows, y'en a à l'année longue.
Et moi j'ai vu quoi de cool? D'abord Jay Reatard en début de festival, un des derniers show avec la formation actuelle puisque son band l'a crissé là hier.
Puis il y a eu Fever Ray, une révélation. Et les Butthole Surfers encore bien déjantées; le projet tables tournantes/hard-rock The Slew de Kid Koala, du potentiel mais pas au point; Teenage Jesus comme on s'y attendait, c'est à dire prétentieux; Os Mutantes qui aurait plus eu sa place au Club Med qu'à Pop Montréal; Faust, toujours bien fou et imprévisible après toutes ces années de folies; les Thee Oh Sees (la photo) qui ont viré la Sala Rossa sens dessus dessous en se plantant direct à côté du bar, collé sur un public déchaîné, pour se lancer dans une perfo garage rock déjantée…
Et y'a les éternelles découvertes, le band qui devait pas être là à l'heure où on débarque dans une salle, celui qui remplace l'autre… On est donc tombé sur de beaux spécimens, comme le combo power pop Hollerado dans le salon d'un appartement où l'on donnait généreueusement de la bière à qui était capable de se trouver un verre en plastique, comme Rakam aussi ou, mieux encore, l'ex chanteur des Silly Kissers, Sean Nicholas Savage. Un univers particulier, de l'audace, une dégaine de torturé et des chansons. Y'a déjà un petit buzz, il ne fera que s'accroître.
Alors Pop c'est ça et bien plus, la grippe en bonus pour certains. Maintenant, faut redescendre sur terre et affronter la grisaille.
Pop attitude
Patrick Baillargeon