BloguesSonique rendez-vous

Francos de Spa: le trône de Dutronc

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Journée hyper chargée en ce deuxième jours des
Francos. Un tas de concerts à voir, souvent à la  course parce qu'on se
précipite pour en attraper un autre. Difficile de se faire une idée juste dans
ces conditions, d'autant plus qu'on est presque toujours noyé dans une mer de
monde qui discute plus qu'elle n'écoute, ce qui créé un brouhaha épouvantable,
surtout sous le toit du vieux marché (??) de la scène Proximus du Village
Francofou, là où jouait hier soir Coeur de pirate, par exemple. Allez,
puisqu'on en parle… Hier la jeune québécoise a été accueilli comme ellle doit
l'être pas mal partout en Europe francophone ces temps-ci, en véritable star.
Pour le reste, disons que Béatrice Martin a pris de l'assurance. La voix est
plus forte, sa présence aussi. Mais je n'y suis resté qu'un court moment, le
temps de filer voir Orange Orange qui était au Lido. Hélas, leur show ayant été
retardé, j'ai dû quitter pour être certain d'arriver à l'heure pour le concert
de Jacques Dutronc. LE clou de la soirée! Non, des Francos même! Comment battre
une telle affiche: Été 67, Christophe, Dutronc… avouez! J'ai fait l'impasse sur
Christophe que j'avais vu il y a quelques années au Club Soda, sachant très
bien qu'un concert sur une grosse scène en plein air ne pourrait égaler une
perfo intime en salle. Ça m'a permit de courir voir d'autres shows. Mais je
n'ai pas manqué l'excellent combo liègois Été 67 (la photo est de Élodie Ledure) que j'avais vu rapidement dans
un showcase l'année dernière à Spa et qui est déja venu à Montréal il y a
quelques années. En quelques mots, c'est comme si Arcade Fire était pote avec
Bonjour Brumaire mais qu'il avait écouté Violent Femmes et Jacques Dutronc en
boucle. Une belle gang qui pourrait bien se retrouver à Montréal dans quelques
temps vut l'intérêt qu'elle suscite.

J'aurais bien aimé aller me faire asperger de
toutes sortes de saloperies au show de Sexy Sushi, mais Dutronc l'a emporté sur
le déjanté duo électro-punk français. J'y suis resté du début à la fin. Ok,
c'est pas le Dutronc des 60's mais le gars a bien vieilli. En une bonne heure
et demi, l'homme aux éternels verres fumés, toujours vêtu de sa veste de cuir
noire, a revisité la majorité de ses grands succès des 60's et du début des
70's. Le show a démarré avec un Dutronc assis sur un gros fauteil en cuir et
qui a aussitôt entamé Et Moi Et Moi Et Moi, suivit de On nous cache tout on
nous dit rien
. Vous voyez le truc. Allez, je vous balance quelques titres en
rafale: Comme elles dorment, Gentleman cambrioleur, La fille du père Noël, J'aime
les filles, Les Playboys, L'opportuniste, Fais pas ci fais pas ça, Les cactus,
La Compapade
et une superbe version de Il est 5h Paris s'éveille. C'était
d'ailleurs la seule chanson qui demeurait fidèle à l'enregistrement original.
Pour les autres, elles étaient malheureusement jouées en version plus rock
carré, leur faisant perdre du coup leur côté swing-garage. Sinon, Dutronc est
toujours bien en voix, il blague, donne dans l'ironie, cause avec le public et
fait monter sur scène une naine vêtue d'une robe rouge flash qui fait des
blagues (de belges?) plattes et d'un danseur de claquettes… De drôles de
moments absurdes qui collent très bien au personnage du chanteur et comédien.

Je m'en voudrais de terminer ce long petit retour
sans mentionner l'incroyable concert de Yann Perreau qui, entouré de son
excellent groupe, a offert une solide perfo sous le chapiteau du Dôme PNB. Même
si il n'y avait pas foule (la majorité du public préférant l'indie-pop convenue
de Pony Pony Run Run), Yann Perreau est allé chercher les spectateurs un à un
pour les mettre dans sa petite poche et les embarquer dans son univers. Encore
une fois, le chanteur montréalais nous a prouvé qu'il a non seulement du métier
mais qu'il a la musique dans la peau et un amour inconditionnel de la scène. Un
grand moment de musique.

J'ai aussi retenu les Piano Club, un groupe de
Liège donne dans le rock/pop indie à la sauce ELO, Tokyo Police Club et At The
Drive-In. Un joyeux mélange de tout ça et un peu plus même! Sinon, Emmanuelle
Seigner
était toujours aussi craquante dans son imperfection et sa petite gêne.
Ce n'est pas une bonne chanteuse ni une bonne performeuse mais elle a de
solides chansons rock un peu destroy à la Velvet Underground/Bowie (elle
portait d'ailleurs un t-shirt à son effigie) et ça on aime. Y'a aussi Féfé qui
devrait faire parler de lui sous peu au Québec. L'ex Saïan Supa Crew a
peut-être des chansons un peu niaises (On ne change pas un vilain petit canard
paroles stupides mais chansons très accrocheuses tout de même!), il sait
comment tenir la foule et il a le groove dans le sang. Pensez à un K'naan qu'on
aurait croisé avec K-os et… Saïan Supa Crew!

Hey, vous en voulez une blague de Dutronc? Ok…
qu'est-ce que ça fait quand on mange du chien? On chie huahua…