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Francos de Spa: deux en un

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Couvrir un festival c'est aussi faire des
rencontres, établir des liens, créer des contacts. À Spa, le réseautage s'opère
à échelle humaine, rien à voir avec la horde de pros de l'industrie et des
médias qui envahissent les grandes manifestations musicales comme Dour, Les
Vielles Charrues, Les Transmusicales ou le SXSW. Donc, en plus des concerts, on
se retrouve dans quelques 5 à 7, déjeuners-diners (tout dépend de l'heure à
laquelle on se lève), afters ou panels. Ça limite immanquablement le nombre de
concerts et le temps qu'on souhaite accorder à notre travail par contre. Difficile dans ces conditions de s'en
tenir à un compte-rendu quotidien qui fait plus que survoler en quelques lignes
les spectacles auxquels on a assisté.

Si la journée de jeudi était très chargé,
c'était moins le cas pour celle de vendredi et samedi. Qu'avons-nous retenu
entre des concerts des groupes belges tels que Showstar, Arid, Vismets, Milk,
Sharko, Isbels ou le DJ JD Davis qui partageait tables et macines avec les deux
survivants du trio Telex? My Little Cheap Dictaphone (notre photo). La formation préconise
une approche plus ambitieuse avec projections, section de cordes et un look à
la fois classe et sérieux. Musicalement, on pourrait parler d'une pop indie aux
couleurs cinématographiques et aux envolées lyriques. C'est probablement le
seul groupe chantant en anglais, un choix linguistique que semble préconiser la
très grande majorité des bands belges et qui s'appliquait à 90% de ceux
présents à Spa, qui pourrait arriver à séduire un certain public québécois.

Sinon on a été sidéré par l'incroyable popularité de Renan Luce qui se
produisait juste après Alain Souchon sur la grande scène Pierre Rapsat. Des
milliers de fans étaient là pour l'applaudir alors qu'à Montréal il est encore
à peine connu. Soulignons au passage le travail d'orfèvre de JP Nataf qui
peaufine ses chansons en parfait esthète pop. Les BB Brunes ont quand à eux un
peu vieilli mais ils n'échappent pas aux sarcasmes et à la fâcheuse appelation
boys band ou de fils à papa qui ne les lâche pas depuis leurs débuts. Ceci dit, si
tous les boys bands étaient comme eux, à citer les Cramps dans leurs chansons
et à carburer au rock garage et au vieux punk, ce serait nettement moins triste
à la radio. De leur côté, les Mad'moiZèle Giraf ont donné un sacré bon concert
sur la scène Carrefour des talents. Le combo ragga montréalais, qui s'était
mérité ce petit tour aux francos de Spa suite à leur passage aux francouvertes
de 2009, était motivé et visiblement très content de se retrouver là. Un groupe
qui se bonifie avec le temps, de mieux en mieux d'un concert à l'autre.