BloguesSonique rendez-vous

Trans mission accomplie

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La dernière journée des Trans est toujours la
plus difficile. L'orgie de groupe que l'on voit, les nombreuses bières et
autres liquides qu'on s'envoie derrière la cravate, les nuits qui n'en
finissent plus et le peu de sommeil ont vite raison de notre équilibre mental…
Donc les samedis, tout le monde -tous ceux qui portent des passes et sont là
depuis le début du programme quoi- est pas mal vedge, à part le public,
toujours aussi survolté.

Ce sprint final aura été marqué par plusieurs
performances, notamment celle de Wu Lyf à la salle de La Cité en début de
soirée, bondée pour l'occasion. Le groupe britannique faisait l'objet d'un buzz
important auprès des français présents. Justifié? Mmm… moyen disons. Les jeunes
musiciens masqués ont encore des croûtes à manger mais ils ont une solide base
tout de même, quelque-chose des Waterboys et des Cold War Kids. On verra si
tout ça tient la route avec le temps… 

 

Avant de me
rendre au Parc Expo  pour la
dernière soirée, je suis passé par l'Aire Libre où Stromae (en photo) était en résidence
pour présenter/roder son tout nouveau spectacle, spectacle sur lequel il a
lui-même énormément travaillé. Devant un public gagné d'avance, le jeune auteur
du méga hit Alors on danse a fait preuve d'ingéniosité tout en demeurant dans
une certaine sobriété. Le décor et les jeux de lumières simples mais e f
ficaces servaient bien l'électro-pop à saveur euro-dance du musicien belge.
Lors de la première représentation de son concert mercredi dernier, Stromae a
été rejoins sur scène par Arno qui est venu l'accompagner pour sa reprise du
"hit" de TC Matic Putain Putain. À mon avis, on devrait voir ce spectacle à
Montréal dans quelques mois, sans doute aux Francos.

Sur le site du Parc Expo un peu plus tard, la
table était mise pour le duo The Inspector Cluzeau. Les deux ex Wolfunkind
ont délaissé le rap-métal de leur précédente formation pour adopter un style
beaucoup plus débridé et foutraque. Si musicalement ça finit par tourner un
petit peu en rond, le duo -accompagné ça et là de divers musiciens esclaves- se
rattrape avec un spectacle mené à toute berzingue où humour cinglant, insolence
et énergie débridée font bon ménage. I want to fuck ze wife of ze french
president,

ou un titre du genre, a notamment été très bien accueilli.

Les quatre Suisses de Mama Rosin pourrait venir de
Louisianne qu'on y verrait que du feu. Nourris aux Blue Runners et Red Devils,
la bande balance un zydeco cajun garage débridé et entraînant qui devrait leur
ouvrir la porte des États-Unis si ils mènent bien leur truc.

Du même pays mais pas de la même allégance, Filewile, chez qui on
retrouve la polyvalente Oy (voir plus haut) et le rappeur sud-africain Rattex,
ont fait comprendre que eux c'est au funk, au trip-hop, au hip-hop, au dub et à
l'électro qu'ils carburent. Grooves originaux et contagieux.

Dans le registre "out there", Gonjasufi est certainement
dans le peloton de tête. Signé chez Warp, ce groupe de savants fous expérimente
avec les styles et les sons et transforme la scène en un véritable laboratoire
à musique. Dignes héritiers de Captain Beefheart, ces américains vont et
viennent sur scène à leur guise, malaxent rock garage, dubstep, abstract
hip-hop et rock psyché selon l'humeur. C'est parfois décousu mais quand la
magie opère, c'est captivant!

Je ne suis pas adepte du travail
d'A-Trak, ou plutôt c'est la musique qu'il fait tourner qui me laisse
indifférent, mais dans l'immense Hall 9 froid et impersonnel, le DJ montréalais
a démontré avec brio aux milliers de spectateurs présents pourquoi il est
toujours considéré comme le roi des platines. Le protégé de Kanye West a
exécuté ses tours de passe-passe entre laptop, tables tournantes et mixeur avec
doigté, le tout retransmis en direct sur grand écran.

Bilan

Cette 32e éditon des Transmusicales de
Rennes s'est déroulée un peu plus tard que d'habitude, lors du deuxième
week-end de décembre, alors qu'elle a en général lieu lors du premier week-end.
Tout ça parce qu'un événement commercial monopolisait le site du Parc Expo, où
se déroule la majorité des spectacles. Donc au lieu d'avoir une quinzaine de
jours pour s'installer l'organisation a dû mettre les bouchées doubles pour
mettre tout en place en seulement quatre jours. Ce décalage de calendrier a affecté l'événement
d'une certaine manière puisque plusieurs professonnels qui participent d'habitude aux Trans n'ont
pû se déplacer pour cause de conflit d'horaire. Résultat, l'ambiance était
moins animée cette année dans la salle des Pros-Vip, là où se rencontrent tous
les badgés: musiciens, journalistes et gens du milieu du disque.

L'édition 2010
des Trans aura somme toute été comme les précédentes, un formidable bassin à
découvertes, bonnes ou mauvaise, une grande manifestation où on ne vient pas
pour les artistes présents, mais simplement pour la musique.

Demain,
mercredi 15 décembre, j'attaque le festival GéNéRIQ de Dijon jusqu'au 18. Cet
événement, mis en place par le festival Eurockéennes de
Belfort, a lieu dans huit villes qui se trouvent plus ou moins dans la région
Rhin-Rhône, de Mulhouse à Dijon. Déplacé de février à décembre, le GéNéRIQ
propose une panoplie de groupes de france et d'ailleurs. Electro, pop, hip hop,
soul, rock, punk, flamenco, jazz… name it, y'a de tout. En plus d'être diffusé
dans les principales salles de concert dans chacune de ces villes. De là, les
concerts investissent les bars et salles mais aussi des lieux plus atypiques
comme des bureaux, appartements, bibliothèques, chapelles. J'y serai en tant
que DJ et du même coup comme journaliste. Je partagerai donc mes observations
de temps à autre sur ce blog. Pour un avant goût, vous allez là:
www.generiq-festival.com