« On manque le plus beau jour de notre vie de quelques jours » disait si bien un écrivain américain en parlant de nos funérailles. Cette journée où nous sommes la meilleure personne au monde. La plus généreuse, la plus sympathique, etc. Les dessinateurs de Charlie Hebdo, morts sous les balles de terroristes la semaine dernière, ont manqué le plus beau jour de leur vie ce matin. Des millions de français se sont bousculés à l’entrée des librairies et des kiosques pour obtenir un des rares exemplaires de la revue qui publiait pour la première fois depuis la tragédie. Et voilà, de la parole aux actes, les français ont été Charlie ce matin. Ils ont célébré la liberté d’expression en disant non à la censure.
Au même moment, l’humoriste Dieudonné était arrêté. Pour avoir… parlé. Pour avoir… écrit. Moins de 72h après l’une des plus grandes manifestations de l’histoire de la France prônant la liberté d’expression réunissant plusieurs chefs d’État dans les rues de Paris, on arrête un humoriste, on l’accuse d’avoir fait l’apologie du terrorisme. Résultat : possibilité de 7 ans de prison sans oublier les amendes dépassant les 100 000 euros (environ 172 000$ CAN). Qu’a dit Dieudonné? Il se sentait Charlie Coulibaly car plusieurs français le voyaient comme Coulibaly alors qu’il était dans les faits Charlie. Est-ce de mauvais goût? Tout à fait. Est-ce que l’on doit emprisonner quelqu’un pour l’avoir dit? Je vous pose la question à vous les « Je suis Charlie » car jusqu’où doit aller la liberté d’expression?
J’ai eu plusieurs surprises dans ce débat sur Charlie Hebdo. J’ai vu des gens arborer la fameuse photo « Je suis Charlie » qui, pourtant, ne sont pas trop d’accord avec les principes qui guidaient cette lutte. J’ai vu des gens faire des blagues très comiques sur Sophie Durocher pour ensuite se faire menacer de poursuite par la chroniqueuse du Journal de Montréal. Pourtant, elle arborait fièrement « Je suis Charlie » sur ses différentes pages.
Le chroniqueur Mathieu Bock-Côté disait d’ailleurs ceci sur sa page Facebook le 11 janvier dernier :
« Plusieurs l’ont noté, le Québec francophone a fait preuve de courage, en publiant les caricatures de Charlie Hebdo, alors que le Canada anglophone, prétendant ne pas vouloir offenser les musulmans, s’est lamentablement couché. Ce qui dans les circonstances, consistait à dire que la liberté d’expression devait être balisée par la sensibilité des croyants, comme si l’esprit critique devant s’agenouiller devant les dogmes des uns et des autres. Comment dire ? Je suis fier, très fier de nous. Le Québec a révélé sa meilleure part. »
Pourtant, une page a été créée sur Facebook qui s’appelle « J’ai été bloqué par Mathieu Bock-Côté » et les commentaires qui sont à l’origine de l’ex-communion n’ont rien de méchant ou d’insultant, ce ne sont que des arguments contradictoires qui interpellaient le chroniqueur sans plus. Pourtant, il se dit fier que le Québec se tienne debout pour la liberté d’expression…
Il est là le piège. Nous sommes tous pour la liberté d’expression… sauf quand ça nous heurte. Je suis pour la liberté d’expression mais si on dénonçait moi, ma sœur, ma fille ou ma mère, je serais le premier à vouloir fermer la trappe des gens qui cassent du sucre sur mon dos ou celui mes proches. Je suis personnellement pour que l’on dessine des caricatures de Mahomet mais je considère aussi que de demander à une femme d’enlever son voile, ça porte atteinte à sa liberté d’expression. Pourtant, des milliers de gens seraient contre l’un et pour l’autre et vice versa. C’est aussi ça la liberté d’expression : être en désaccord que l’on caricature le prophète Mahomet ou que l’on soit désaccord avec le port du voile.
Je n’ai pas publié de photos « Je suis Charlie » tout comme je n’ai pas arboré de photos « Je suis Dieudonné ». Parce que comme vous tous « Je suis Hypocrite ». Nous sommes tous pour la liberté d’expression…. mais il y a des limites et la limite, c’est ce qui nous heurte personnellement.
Fixer des limites à la liberté d’expression, c’est la restreindre obligatoirement. Qui est le premier qui fixera la limite? Bon courage à celui-ci…
Voila! http://blog.yannickmedia.net/?p=312
Mais la liberté d’expression est réglementée en France. Et c’est pour ça que Dieudonné peut être accusé. Le racisme, le sexisme, l’homophobie, l’incitation à la haine ou au meurtre, l’apologie du terrorisme etc ne rentre pas dans la liberté d’expression. Cet article du Monde explique bien les différences : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/01/14/charlie-dieudonne-reseaux-sociaux-la-foire-aux-questions-de-la-liberte-d-expression_4555964_4408996.html
Un autre exemple d’hypocrisie:
La liberté d’expression française permet soi-disant de rire de tout.
(cf couverture nº1099 de Charlie Hebdo: Tuerie en Egypte, Le Coran c’est de la merde)
Mais ne pas permet pas de rire d’une tuerie à Paris.
Tout commentaire humoristique à propos du drame est considéré comme apologie du terrorisme.
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/20/apologie-du-terrorisme-la-justice-entre-incoherence-et-reactions-hysterisees_1184829
On trouve l’humour très drôle quand les morts sont arabes, mais indécent quand les morts sont parisiens.
Si cela nous choque tellement que l’on puise rire des morts parisiens, il faudra bien comprendre que les musulmans s’offensent que l’on rie de leurs morts.
Ça fait plusieurs articles, et commentaires du genre comme le vôtre qu’on entend. Une définition précise de « Je suis Charlie » a-t-elle été ajoutée dans le dictionnaire? À ce que je sache, personne n’a statué ce que c’était précisément, sinon le fait d’être révolté par les événements, oui, pour la liberté d’expression, mais également contre la violence, contre l’assassinat d’une bande de dessinateurs rigolos, auxquels c’est si facile de s’identifier. Si j’ai choisi de me sentir concernée par cette tragédie, j’ai le droit de me sentir Charlie. Le débat sur les limites de la liberté d’expression peut faire partie de la discussion post Charlie, mais il y a tellement plus que ça dans cette tragédie, et je trouve dommage que plusieurs, comme vous, réduisent la discussion à ça. Les gens ont droit de se sentir interpellés, même s’ils n’apprécient pas qu’on parle dans leur dos ou qu’ils retirent des gens de leur liste d’amis FB, tout le monde a le droit d’être Charlie, ne serait-ce que parce qu’ils sont contre la violence, tout simplement.
Bien sûr qu’il est compréhensible que les gens soient bouleversés… et bien sûr que les gens ont le droit d’être contre la violence…
Ce n’est pas l’indignation qui est hypocrite. C’est la disproportion de cette indignation, indignation si énorme et massive quand les morts sont français et inexistante quand il sont non-occidentaux.
2000 nigérians ont été massacrés par des islamistes la même semaine des attentats. Honnêtement, combien y aurait-il eu de manifestants contre cette violence le dimanche à Paris pour eux? Quelques dizaines ou centaines…
Tous ces « Charlie » qui seraient restés tranquillement chez eux, est-ce vraiment la violence qui les indigne?
Où est-ce le fait que cette fois les victimes sont françaises?
La différence, quand on n’a pas la connaissance de l’autre, engendre toujours et toujours l’hostilité!
Le vrais problème économique ces que le nouvel argent de dette, créer par les banques (89% au lieu de 9%) avec des billets à demande se paye avec du nouvel argent provenant du travail et des profits, ceci annule la croissance économique à 100% et de plus, il y a les intérêts, par dessus les intérêts. Ces Ça la catastrophe mondial. Le 1% de riches laissent faire cela a leurs profits d’esclavage. Gerez et contrer cette arnaque avec le programme d’Economie Social Collective JMC offerts gratuitement a des groupes qui aimeraient se gérer eux même et arrêter de chialer. Ex: Aller voir comme exemple similaire: L’argent Itasca petite ville a 30 milles de New York. L’Economie Social Coordonné et collective JMC est 100 fois mieux et moderne. JMC se sert de l’argent des arnaqueurs pour réaliser des économies aux bénéfices de tous. Un jour vous tous, pourrez dépensés un 2$ de plus à tous les jours et tantôt ce sera un 4$ et un 8$ etc. Les commerçants seront très Joyeux et créeront des millions d’emplois. Imaginez la suite ?
Totalement d’accord avec vous.
D’ailleurs la liberté d’expression a ses limites en France :
« Le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits. »
Limites ethnocentriques et hypocrites vu que l’antisémitisme est spécifié comme un délit alors que l’anti-islamisme ne l’est pas.
Si l’on veut que la loi soit la même pour tous, il faudra bien sortir l’antisémitisme de la liste ou y rajouter l’anti-islamisme.
Oui toute cette affaire nous confronte à notre ethnocentrisme, voir hypocrisie.
La loi française fixe déjà des limites à la liberté d’expression.
« Le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits. »
La complexité est bien évidemment dans la manière dont se fixe puis interprète ces limites…
Pourquoi l’antisémitisme est-il un délit, mais pas l’antimusulmanisme, par exemple?
Oui d’accord avec vous, il est déjà hypocrite de prétendre que la liberté d’expression est totale en France, il y a déjà plein de limites fixées par la loi:
– Offense aux symboles nationnaux de la France (drapeau, hymne, représentants, etc…)
– «Le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits»
L’antimusulmanisme ne figure par contre pas dans ces listes…
Désolée pour les répétitions, comme mon commentaire à tardé plus de 24h à s’afficher, je croyais qu’il n’avait pas passé…