27 juillet. Je suis à Mélaric. Les nouveaux viennent d’arriver. Je quitte ma chambre pour le soleil. Sous le soleil, assis dans son coin, il y a Félix. Félix est de Gatineau tout comme moi. Il parle, il est assis devant le terrain de baseball et il nous explique son parcours. Dans l’immédiat, je ne l’ai pas aimé… longue histoire. Je suis avec mon pote Michael (le gros) et on organise la game du soir. Le dernier à choisir, c’est moi. La seule personne qui reste à choisir, c’est Félix.
Je décide donc de le prendre dans mon équipe. Pour comprendre, Félix est gros. Très gros. Je ne suis pas sûr du personnage et je ne l’aime pas spécialement. Il arrive au bâton. Il se dresse devant le lanceur, comme dirait Jacques Doucet : « le lancer… ». Il frappe. Il vide les buts en utilisant son poids pour envoyer la balle par-dessus la tête du champ centre. En revenant au banc, il vient me parler avec son air essoufflé et me dit : « j’ai pas fait de sport depuis un maudit boutte! »
Je suis alors tombé en amour avec mon Félix. Quel homme. Drôle, attachant, sympathique. J’adorais sa capacité à me faire rire et sa façon de me faire croire qu’il me rembourserait l’argent qu’il m’avait emprunté. Je l’aimais… sincèrement.
Je vous parle de lui ce soir car Félix a rendu l’âme ce soir. Il est mort. Il laisse dans le deuil sa mère, sa famille et des dizaines d’amis qui ont vécu la même chose que lui. Félix était toxicomane. Il est mort ce soir emportant sa joie de vivre et son désir d’aimer. Je l’ai connu. Il était une personne magnifique que nous n’avons pas assez aimé.
Félix, ce soir tu me fais pleurer, je pense à toi. J’aurais aimé être davantage là pour toi. Mes plus sincères sympathies à ta famille, surtout à Elsa, ta maman qui t’aimera toujours.
Je t’aime Félix xx