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FIFA: caméra sur scène

Plus qu'une semaine avant le début du FIFA (Festival international du film sur l'art).  Vous êtes sans doute sur le point de vous plonger dans la programmation pour vous concocter un horaire surchargé. Vous constaterez qu'il y a peu de films portant sur le théâtre, mais la sélection est de qualité. Je vous en donne ici un aperçu.

Si vous avez raté Peepshow, spectacle créé en 2005 par Marie Brassard,  vous pouvez vous reprendre en allant visionner l'adaptation qu'en a fait le réalisateur Raymond Saint-Jean. Dans ce solo, Brassard poursuit la démarche d'exploration scénique des mondes parallèles et des différents niveaux de réalité qu'elle a entamée depuis son premier spectacle (Jimmy, créature de rêve) en 2001. La présentation du film tombe d'ailleurs à point et constituera une excellente préparation pour ceux qui prévoient assister à L'Invisible, nouveau solo dont on a pu voir une première mouture au dernier FTA (lire ma critique ici) et que l'Usine C remet à l'affiche du 29 avril au 2 mai prochain. Je n'ai pas vu le film, mais on peut voir sur Internet des images fort inspirantes (ici)

Ma curiosité ira aussi vers le documentaire d'Éric Morin sur la création de Mutantès, fameux spectacle musico-théâtral de Pierre Lapointe que Claude Poissant a mis en scène l'été dernier (et qui vient d'être présenté à nouveau pendant le festival Montréal en Lumière). Même si le résultat était fort décevant, trop tape-à-l'œil et peu signifiant, l'entreprise ne manquait pas d'intérêt et le dévoilement du processus risque de jeter sur le spectacle un nouvel éclairage.

Finalement, les férus d'histoire théâtrale seront comblés par Carlo Goldoni-Venise Grand Théâtre du monde, un docu-fiction de l'italien Alessandro Bettero qui s'attarde à des événements clé de la vie de Carlo Goldoni et de la naissance de la commedia dell'arte. «Le film alterne entre la fiction, les scènes tirées directement de représentations actuelles du théâtre de Goldoni et des entretiens avec des acteurs et des metteurs en scène de renom tels que Maurizio Scaparro, Luca Ronconi, Lluis Pasqual, Pieluigi Pizzi et Ferruccio Soleri (l'Arlequin le plus connu du monde)» lit-on sur le site web du festival.

Avouons tout de même que les amateurs de théâtre ont peu à se mettre sous la dent. Étrange que les programmateurs du FIFA n'aient pas déniché plus grande quantité de films sur les arts de la scène, sachant que le genre est en pleine effervescence.  Ça aurait été une occasion en or de découvrir des pratiques contemporaines éclectiques, à défaut de recevoir chez nous assez de spectacles étrangers pour satisfaire notre appétit. Bon FIFA quand même.