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La saison 2009-2010 du Rideau Vert

La saison 2009-2010 du Théâtre du Rideau Vert est lancée. Outre la traditionnelle revue de l'année, qui déménage ses pénates au Théâtre Outremont pour accueillir un plus large public, et la reprise de succès récents comme Le Paradis à la fin de vos jours, de Michel Tremblay, et Coma Unplugged (production du Théâtre La Manufacture), on aura droit à quelques surprises. La directrice artistique Denise Filiatrault ne déroge toutefois pas de sa ligne directrice et a programmé des spectacles misant avant tout sur l'émotion, le rire et le drame; bref du «théâtre populaire de qualité».

Première surprise : une nouvelle traduction d'Un tramway nommé désir, pièce culte de Tennesse Williams, a été confiée à Anne-Catherine Lebeau, et sera mise en scène par Alexandre Marine. Il y retrouvera Sylvie Drapeau, qu'il a dirigé dans Marie Stuart il y a deux ans. Jamais encore présentée au Rideau Vert, la pièce est toutefois chérie des metteurs en scène et du public québécois – on se rappelle entre autres les mises en scène de Claude Poissant (Théâtre PAP) et de René-Richard Cyr (au TNM en 2002). L'histoire mythique de Blanche Dubois et de ses retrouvailles avec sa sœur, sous le regard brutal de son beau-frère Stanley Kowalski. La distribution est complétée par Gregory Hlady, Catherine de Sève, Vitali Makarov, Paul Doucet et Danny Gilmore.

Plus étonnant encore : le Rideau Vert rend hommage à Robert Gravel en programmant, quatorze ans après la mort de l'homme de théâtre, sa pièce Il n'y a plus rien. «L'univers se condense à l'étage pour vieillards d'un hôpital la veille de Noël. Gravel y dépeint l'humanité dans toute sa splendeur et son ridicule». Pour porter cette parole unique, le metteur en scène Claude Laroche a fait appel à plusieurs vétérans de la LNI (fondée par Gravel, rappelons-le), dont Didier Lucien, Louis Champagne, Jean-Pierre Chartrand et Simon Boudreault.  L'imposante distribution comprend au total 14 acteurs.

En coproduction avec le Centre Segal des arts de la scène, le théâtre de la rue St-Denis présente ensuite Une musique inquiétante, de Jon Marans (la pièce sera jouée en français au Rideau Vert selon la traducton de Maryse Warda et en version originale anglaise au Segal). Emile Proulx-Cloutier et Jean Marchand donneront vie à cette histoire de transmission intergénérationnelle sous des airs de Schumann. La mise en scène est de Martin Faucher.

En fin de saison, Filiatrault poursuit sa tradition de mettre en scène une pièce musicale en s'attaquant à la figure mythique de Maria Callas. Dans une traduction de Michel Tremblay, Les leçons de Maria Callas, célèbre pièce de l'Américain Terrence McNally, met en scène la diva à la voix brisée, «qui se fait enseignante pour un soir et tente de transmettre aux élèves son engagement intime et total à l'art lyrique.» Louise Marleau prête ses traits profonds et sa voix sensuelle au mythique personnage.

Plus de détails au sur le site web du Rideau Vert

Sur la photo: Emile Proulx-Cloutier