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Un OFFTA qui a de la gueule!

Le OFFTA a de plus en plus de gueule. Il ne s'agit plus seulement d'une collection de reprises ou de spectacles en chantier, mais d'un festival qui affine tranquillement sa personnalité, programme de plus en plus d'événements qui lui sont propres et accentue son parti pris pour l'interdisciplinarité. Le meilleur est encore à venir, mais la programmation de cette année nous indique bien que le OFFTA a l'intention de s'installer fermement dans le paysage.

Grande nouveauté : les deux soirées MIX OFF. Des artistes qui ne se connaissent pas et évoluent dans des disciplines différentes ont trois jours pour concocter une œuvre et la présenter au public fébrile du OFFTA. Et devinez qui a été choisi pour la première expérience du genre? Nul autre que Pierre Lapointe, jumélé au duo d'architectes Annie Lebel et Stéphane Pratte (de l'atelier In Situ). Ça promet.

En théâtre, danse et performance, la plupart des spectacles sont présentés en programme double, par disciplines croisées, histoire de vivre à fond le mélange des genres. Je vais m'abstenir de parler de danse, même si la programmation est alléchante (je laisse ce soin à ma collègue Fabienne Cabado), mais voici mes choix en théâtre :

1. THE EROTIC ANGUISH OF DON JUAN/The Old Trout Puppet Workshop
Le célèbre collectif de Calgary et ses superbes marionnettes est de passage à Montréal. Bon, le spectacle était déjà annoncé depuis belle lurette (il fait partie de la programmation d'Espace Libre), mais merci tout de même au OFFTA de nous rappeler ne pas rater ça. Car en plus de réinventer la marionnette et de s'éclater dans ses multiples formes, le Old Trout distille son humour noir avec beaucoup d'à-propos.

2.  LE GRAND CAHIER/Groupe Bec de Lièvre
Ce fut un succès inestimé à la salle intime du Théâtre Prospéro plus tôt cette année. On n'en a dit que du bien. Avec Renaud-Lacelle Bourdon et Olivier Morin. Mise en scène Catherine Vidal.

3. PASSAGE/Catherine Djaczman
Elle est d'abord comédienne, mais a séduit tout le monde sur son passage avec la mise en lecture de son premier texte, déjà présentée à quelques reprises au FAIT (Festival de théâtre à l'Assomption) et à Vue sur la relève. Le communiqué dit qu'«elle se dévoile de façon ludique et profonde, rendant hommage à la beauté et à la laideur des contrastes de l'existence.» Cette fois, je ne raterai pas ça.

4. POUR EN FINIR AVEC ALEXIS MARTIN/Théâtre Sans Domicile Fixe
Après Pour en finir avec Shakespeare et Pour en finir avec Feydeau (à l'affiche du Quat'sous ce weekend-je vous en reparlerai), la joyeuse troupe de Charles Dauphinais s'amuse à mettre en scène la mort d'Alexis Martin. Paraît que c'est rigolo, délirant même.

Beaucoup d'autres spectacles s'annoncent prometteurs, vous trouverez les détails au www.offta.com. Le festival laisse entre autres une très grande place à la performance (ce qui est aussi une nouveauté). L'horloger et K35, performances audio, promettent de grandes vibrations. Sans compter qu'une soirée est réservée à trois performeuses habituées du Festival Edgy Women, Sarah Williams, Alexis O'Hara et Nathalie Claude (qui reprend son solo Lapine-moi, après l'avoir présenté plusieurs fois à Montréal, New York et Toronto depuis 2005).  Je vais bien sûr suivre tout ça de près et vous en reparler. Bon OFFTA!