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FTA : En attendant Alvis

Plus que deux jours avant le début du Festival Trans-Amériques. L’excitation est à son comble. Pendant toute la durée de l’événement, vous trouverez ici matière à approfondir les spectacles ou à vous y préparer : contenus audio-vidéo, liens vers des critiques parues à l’étranger, suggestions de lectures et bribes d’entrevue avec les artistes. Mon collègue Chrisitan St-Pierre critiquera plusieurs spectacles sur son propre blogue, et je me prêterai aussi à l’exercice critique à l’occasion, quoique moins assidûment. Et comme un festival d’envergure ne vient jamais sans son pendant rebelle, je vous proposerai aussi des mini-entrevues avec les artistes du OFFTA et des commentaires sur les quelques pièces que j’aurai le temps de voir. Horaire chargé à venir, pour vous comme pour moi j’en suis sûr, car après tout, ça n’arrive qu’une fois par année!

Je commence aujourd’hui en vous parlant du spectacle d’ouverture, The Sound of Silence, du letton Alvis Hermanis et sa troupe, le Nouveau Théâtre de Riga. Vous pouvez commencer par lire ou relire l’entrevue qu’Hermanis m’a accordé la semaine dernière. Et pour compléter, jetez un coup d’œil à une conférence de presse tenue pendant le dernier festival d’Avignon, où il parle entre autres de la tradition du théâtre letton et de l’essence du travail de sa compagnie. Il y réaffirme son désir de faire un théâtre centré sur l’émotion et son rejet d’un théâtre essentiellement politique qui aurait comme objectif de changer le monde. Il parle beaucoup du spectacle Sonia, mais ses propos peuvent s’appliquer à l’ensemble de son œuvre. Alvis Hermanis semble avoir du mal avec le public allemand, qu’il juge trop cérébral et réfractaire à l’émotion. Je l’avais remarqué quand je l’ai eu au bout du fil, et il les dénonce encore une fois sur cette vidéo. Il me confiait avoir très hâte de retrouver le public québécois, tout le contraire des Allemands sur ce point…

En anglais, Hermanis est plutôt laconique (vous l’aurez remarqué). C’est pourquoi je vous suggère vivement de lire cette rare entrevue où il approfondit sa pensée, notamment à propos du réalisme de ses décors et de l’influence du burlesque dans son travail (toujours dans le contexte du spectacle Sonia, mais il y a évidemment des parentés avec The Sound of Silence). 

Sonia, d’ailleurs, a fait l’objet d’une courte critique dans Jeu 129, par Ludovic Fouquet, qui a aussi vu le spectacle à Avignon. Extrait : «Sonia m’a surpris par son mélange de réalisme et de stylisation, et par une conduite magnifique de la narration. […] Très vite, grâce aux lumières douces, à la musique en boucle mélancolique et surtout au jeu (ralenti, décalé), l’hyperréalisme devient onirique, la chronique se fait conte.»

Dans cet article de Radio Romana International, on en apprend plus sur le processus de création de The Sound of Silence.

Ici, une critique de la pièce.

Rappelons aussi qu’Alvis Hermanis fut récipiendaire du Prix Nouvelles Réalités Théâtrales l’an dernier, événement que mon collègue Christian Saint-Pierre rapportait dans son blogue lors de son passage à Thessalonique, en Grèce.

Et, pour finir sur une note discordante, lire l’édito de Julien Lambert, du magazine Scènes (Genève), qui critique l’utilisation du mot «poésie» par Alvis Hermanis, alors que ses spectacles sont hyperréalistes et n’inventeraient pas, comme les vraies pièces poétiques, «leur propre réalité».  

Si vous avez d'autres liens à suggérer, vous pouvez utiliser l'espace réservé aux commentaires pour partager votre savoir. Sinon, bon spectacle. Et bon début de FTA.