Court billet pour vous rappeler que ce weekend, vous avez une chance de voir ou revoir Le Grand Cahier, adaptation scénique du roman d'Agota Kristof qui avait fait courir les spectateurs cet hiver au Prospéro. Dans une mise en scène de Catherine Vidal, avec Renaud Lacelle-Bourdon et Olivier Morin, le récit des frères jumeaux plongés dans les affres de la guerre avait séduit même les plus sceptiques. Vous pouvez relire l'entrevue que la metteure en scène a accordée à mon collègue Christian Saint-Pierre en janvier dernier.
Et voici un extrait de la critique de Luc Boulanger, parue dans Le Devoir:
«Une adaptation magistrale du Grand Cahier, avec deux jeunes comédiens renversants de talent. Leur prestation très physique, de haut calibre, m'a cloué sur mon siège! Ils incarnent les jumeaux et aussi tous les personnages secondaires avec une grande intelligence dans le jeu, une rigueur dans l'exécution; leur performance tient de la prouesse. La mise en scène précise, rythmée, sans temps mort, regorge d'inventions et d'ingéniosité. Catherine Vidal utilise parfaitement l'espace scénique assez restreint. Elle se sert d'objets du quotidien (des pommes de terre, des boîtes de conserve, des caisses de bois…) pour illustrer des lieux ou des personnages. C'est du Robert Lepage minimaliste, qui aurait délaissé la technologie pour l'arte povera et les ready-made de Marcel Duchamp. Le Grand Cahier est une de ces rares productions qu'un critique va couvrir à reculons, un soir de week-end et de froid polaire, et d'où il ressort enrichi et comblé.»
Si vous ne pouvez pas voir la pièce ce weekend, soyez sans craintes, Catherine Vidal me confirmait récemment qu'elle sera reprise au cours de la prochaine saison, et assurément dans une plus grande salle. À surveiller.