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OFFTA: Pour en finir avec… Alexis Martin

Après Pour en finir avec Shakespeare et Pour en finir avec Feydeau, le Théâtre Sans Domicile Fixe orchestre la mort d'Alexis Martin. Le défi était de taille: pas facile de réduire l'œuvre d'Alexis Martin à deux ou trois principes dramatiques à pasticher. Ils ont eu l'intelligence de ne pas se perdre dans l'immensité et se sont concentrés sur Matroni et moi, dont ils ont reproduit la structure dans une toute nouvelle intrigue.

Le résultat? L'histoire d'un mafieux italien qui en veut à Alexis Martin d'avoir révélé à la police des informations cruciales sur ses activités criminelles (grâce aux recherches qu'il a menées sur le terrain avant d'écrire Matroni et moi). Dans la maison de Guillaume, fils à papa chargé de la sale besogne, on attend l'auteur de pied ferme, pour lui «faire la job». Mais tout ne se déroulera pas comme prévu, et je me garde de vous révéler les punchs.

Y'a pas à dire, l'auteur Emmanuel Reichenbach et ses acolytes Pierre-Luc Lasalle et Charles Dauphinais ont le sens du comique. Cette pièce-là, bien que moins essoufflante que leur précédent délire vaudeville autour des figures mythiques de Feydeau et Stanislavski, est un feu roulant. L'intrigue est ici un peu précipitée, moins aboutie que leur précédent effort (notamment en ce qui a trait à l'intégration maladroite de références platoniciennes à l'intrigue), mais les personnages, eux, ne manquent pas de saveur. Milène Leclerc est voluptueuse à souhait dans le rôle de la femme de Guillaume (elle jouait d'ailleurs déjà les femmes volage dans le Feydeau), alors qu'Anne-Elisabeth Bossé fait une délicieuse névrosée.

Du théâtre drôle, intelligent et caustique, certes pas sans failles, mais on leur pardonne, étant donné le climat de création ultra-rapide qu'ils se sont imposés (à peine 50 heures de répétitions).

Il y a encore deux représentations ce soir à 18h30 et 21h30. Pour en savoir plus sur la démarche de la compagnie, je vous propose d'écouter cette entrevue radio de l'émission Macadam Tribus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Crédit photos: David Ospina