Hanako Hoshimi-Caines a dansé pour Les Grands Ballets canadiens et José Navas, entre autres. Pour sa première chorégraphie, qu’elle co-signe avec Louise-Michel Jackson, elle a eu envie d’aller fureter ailleurs que dans les réseaux de la danse contemporaine et s’est adjoint les services d’un auteur, de musiciens et d’un illustrateur, dans un esprit de collégialité. Et surtout, elle a collaboré avec la chanteuse Lhasa de Sela, qui prête les chansons de son plus récent album à cette exploration scénique haute en couleurs. Ça s’appelle Little Bang Theory et le OFFTA vous l’offre pour deux soirs seulement, les 4-5 juin, en clôture de festival. Vendredi, en première partie, vous aurez aussi droit à un concert de Brad Barr et Mike O'Brien, et la soirée se termine avec DJ Montag (à compter de 22h jusqu'aux petites heures du matin). Entrevue-éclair.
Voir : Qu’est-ce que Lhasa de Sela vient faire dans le projet d’une chorégraphe ?
Hanako : "Je suis une grande consommatrice de musique, et mon idée de départ, c'était de créer un spectacle de danse pour le festival Pop Montréal (en 2007), de resituer la danse contemporaine dans un univers très musical. Histoire de faire voir un spectacle de danse à des spectateurs de la scène musicale montréalaise et décloisonner les genres. J’ai été introduit à Lhasa par les organisateurs de Pop Montréal, et ça tombait bien parce que les chansons de son troisième album, alors en gestation, correspondaient à l’univers qu’on voulait créer."
Vous avez un souci narratif, le désir de raconter une histoire ?
"Oui, mais on ne présente que des impressions ou des traces de l’histoire, on ne désire pas que le spectateur suive une histoire complète. James Irwin nous a écrit un conte, et on s’est inspiré des grandes thématiques de son récit sans se soucier des détails. Ça donne une narration plus abstraite, dans laquelle on suit deux personnages, qui sont les représentations du début et de la fin du monde, mais peuvent aussi être vus comme un couple. On peut voir tout ça comme des tribulations amoureuses, mais aussi comme un mythe fondateur sur la création et la fin du monde, la vie et la mort. Le mythe est raconté par des projections: des bouts de texte ou des paysages dessinés par March Hutchinson."
Et la danse? Comment décrirais-tu ton langage chorégraphique ?
"Beaucoup de travail de sol, une très grande physicalité, et ce n’est surtout pas une danse verticale et lyrique. On est très inspirés par l’école contemporaine européenne."