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Fringe 2009: Picasso et Pretium Doloris suscitent des réactions

La metteure en scène du Désir attrappé par la queue, Véronick Raymond (Théâtre Pretium Doloris), m'a fait parvenir ceci aujourd'hui, en complément de la critique que je publiais hier et qui a provoqué des réactions assez tranchées. Ses propos sont éclairants, je vous les partage:

"J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les échanges sur ton blogue. C'est toujours fascinant de voir les réactions que notre travail provoque (et celui-ci en déclenche beaucoup, mais elles sont rarement tièdes!)…

Il me faudrait un long moment pour expliquer ma démarche de création pour ce work-in-progress, mais je tiens seulement à te dire qu'effectivement mon spectacle se voulait multi sensoriel et cherchait à explorer, avec les corps et les images, des sentiers qui se croisent puis s'éloignent, sentiers lexicologiques et picturaux pour la plupart, ouverts par Picasso et volontairement non clos par ce dernier. J'ai fait un long travail d'analyse et beaucoup de travail de table avec les comédiens, ainsi qu'une recherche assez approfondie au niveau de son œuvre picturale, avant de monter le tout.

Évidemment, je ne suis pas Picasso, mais ce travail et cette recherche m'ont convaincue d'adopter une « manière Picasso », c'est-à-dire ne pas lécher, laisser les traces de travail visibles, mettre les perspectives en contradiction, recycler, détourner les objets de leur usage, superposer, pointer dans des directions puis m'en détourner, ne rien fermer.. Laisser le spectateur voir les tableaux sous le tableau… Le petit vidéo qui suit résume beaucoup mieux que je ne pourrais le faire dans un courriel cette « manière Picasso » qui continue de m'inspirer…

Bien sûr, mon spectacle ne ressemble pas à celui de Denis Marleau en 1985 ou à celui d'autres avant moi – quelle en serait l'utilité? Mais je pense qu'il sillonne des pistes que le texte propose clairement…"