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Fini Hydro-Québec au théâtre?

Le scandale relatif aux commandites d'Hydro-Québec aux
collèges Notre-Dame et Brébeuf fait des vagues jusque dans le milieu théâtral.
Dans le sillon de la révision de la politique de commandites exigée par la ministre Nathalie Normandeau, les théâtres de Montréal et du
reste de la province commencent à craindre le pire.

C'est que, si la tradition du mécénat et des commandites
privées est mal implantée dans le milieu théâtral francophone, elle existe bel
et bien via des sociétés d'État comme Hydro-Québec et quelques grandes
entreprises telles qu'Air Transat (qui finance partiellement l'Espace Go) ou
des banques (comme la Banque Nationale, donateur important pour la compagnie
Jean-Duceppe, entre autres).

Après le théâtre de l'Opsis, qui a manifesté son inquiétude
par voie de communiqué cette semaine, le TNM vient d'ajouter sa voix. Le
communiqué affirme que «sans la présence forte et affirmée d'Hydro-Québec au
sein de la communauté québécoise, nul doute que bon nombre d'institutions
culturelles ne pourraient continuer à remplir leur mission respective auprès
des artistes et du public, autant sur la scène nationale qu'internationale.» Et
va plus loin que l'Opsis en énoncant clairement son soutien au président
écorché d'Hydro-Québec, Thierry Vandal. «Grâce au caractère visionnaire de
Thierry Vandal et de son équipe, Hydro-Québec cristallise la réussite de
l'innovation du talent québécois qui fait écho à celui des artistes.»

Bon, ce n'était peut-être pas nécessaire d'associer le cri
du cœur du TNM à un président éclaboussé pour sa très grave erreur de jugement.
Mais il faudrait bien que le message de l'Opsis et du TNM soit entendu. Car il
y a une énorme différence entre le financement honteux de collèges privés jadis
fréquentés par le président d'Hydro-Québec et le souci légitime pour une riche
société d'État de contribuer au rayonnement global de la scène culturelle.

 Une histoire à suivre.

Pour en savoir plus, Nathalie Petrowski prenait aussi
position dans sa chronique d'hier, comme le journaliste économique Pierre
Duhamel
.