Le Wildside Festival débutait hier soir en grande légèreté. Pour ceux qui aiment les chorégraphies kitsch, parodiques et juvéniles, le spectacle de Dance Animal, intitulé tout simplement Dance Animal, avait probablement tout d'une haute réjouissance. C'est le genre de spectacle mené dans la joie par de jeunes gens talentueux, mais construit un peu rapidement, dans l'ambiance délurée, permissive et spontanée du festival Fringe. Et donc, la succession de numéros puérils qu'on nous y sert est vite indigeste. Soyons clairs: les acteurs-danseurs bilingues de Dance Animal, issus de différentes compagnies théâtrales et groupes d'improvisation bien connus de la scène underground anglo-montréalaise, se démènent. Ils ne manquent ni d'énergie, ni de combativité, ni de charme. Ils sont drôles, pas de doute, avec leurs chorégraphies narratives, clownesques, kitsch et étourdissantes, ou s'enchaînent sans complexe les univers les plus contrastés, de la chorégraphie mimétique à la parodie de danse orientale. Mais leur humour demeure futile, superficiel, sans fond. Dommage, car cette formule, la parodie de la danse contemporaine ou de la danse tout court, était prometteuse. Dans le même genre, la chorégraphe Marie Béland a fait beaucoup plus fin (avec son spectacle Dieu ne t'a pas créé juste pour danser). Dance Animal n'a pas la même prétention esthétique et ne revendique aucun propos. Soit. Mais une fois qu'on a saisi le plaisir complice qu'ils ont à danser et délirer ensemble, il ne reste pas grand-chose à se mettre sous la dent. Allez-y le cœur léger en mettant votre cerveau au vestiaire. Mais moi, ce n'est pas trop mon truc.
Voyez ici ce que mes collègues du Hour en ont pensé au dernier Fringe.
Crédit photo: Antoine Yared