Vous savez quoi? J'avais promis de revenir sur les propos de
Pol Pelletier à propos du 30e anniversaire d'Espace Go. Je voulais
les décortiquer, les remettre en perspective, y réfléchir à haute voix. Mais,
en fait, je suis plutôt d'accord avec elle. Je ne vois plus tellement l'intérêt d'en
rajouter. Relisez son texte. Il dit tout. Pelletier tourne un peu les coins
ronds quand elle parle de Sextett, ne se fiant qu'à quelques commentaires du critique Jean-Pierre
Léonardini (L'Humanité) et affirmant que «des hommes français s'amusent à y humilier des
femmes d'ici». C'est une exagération un peu farfelue. Mais elle a
fondamentalement raison quand elle parle de malhonnêteté intellectuelle et qu'elle
dénonce notre rapport désinvolte à l'histoire théâtrale. Elle a encore plus
raison de dénoncer la paresse des journalistes qui n'ont pas cherché à observer
l'histoire autrement que sous la loupe tendue par le département marketing d'Espace Go.
En fait j'aurais aimé qu'outre la directrice artistique de Go,
Ginette Noiseux, et son directeur des communications Luc Chauvette, d'autres
intervenants réagissent. Des comédiens, des directeurs artistiques, d'autres
fondatrices du Théâtre Expérimental des Femmes, des spectateurs allumés. J'ai
lancé l'invitation à quelques historiens du théâtre de ma connaissance. Pas de
réponse. Encore une fois, comme très souvent, c'est le vide. Absence de débat.
Absence de soutien. Une maladie fortement répandue dans le milieu théâtral
montréalais.
Vous pouvez quand même lire la réaction de Chauvette, venue un peu
plus tard, dans cet article d'Alexandre Vigneault de La Presse. Stéphane
Baillargeon en parle aussi sur le blogue Sismographe du Devoir.
On peut essayer de se consoler en se disant que le texte de
Pol Pelletier a abondamment circulé sur les blogues, sur Twitter et Facebook.
Mais c'est bien peu.
Lise Vaillancourt, auteure dramatique et actuelle présidente du CEAD, s'est sentie interpellée par