Il y a quelques jours, j'avais déjà remarqué sur le site web du Conseil québécois du théâtre (CQT) les résultats d'une étude démontrant que le Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ) «n'a pas été en mesure d'accompagner adéquatement la progression du théâtre professionnel depuis 10 ans.» Et voilà que le CQT, par l'entremise de son président Sylvain Massé, diffuse un communiqué pour que cette information soit entendue haut et fort.
«Pour l'enveloppe au fonctionnement, qui représente plus des deux tiers des fonds alloués au théâtre québécois, l'aide accordée est passée de 14,6 M$ en 1999 à 14,9 M$ en 2008, une hausse infime de 2,41 %, mais qui se transforme en une baisse significative de près de 14 %, si l'on exclut les variations dues à l'inflation. Le CALQ n'a également plus les moyens d'accueillir des compagnies de la relève, en témoigne la baisse significative de 34 % de l'aide financière qui leur est réservée. Quant au soutien direct aux artistes et aux dramaturges, celui-ci est tout simplement en chute libre. Le nombre de bourses attribuées a connu une baisse de 90 %, alors que la valeur de l'enveloppe pour ces bourses a pratiquement diminué de moitié.»
Dangereuse dérive. Il faut saluer les efforts du CQT, car une étude comme celle-ci est une intelligente première étape pour provoquer le changement. Le communiqué se termine par la promesse de «maintenir la garde et attendre avec une certaine impatience le prochain budget du gouvernement du Québec.» J'ose espérer que cette «attente» se transformera vite en une attitude plus combattante. Rien n'indique que la tendance à diminuer les budgets de la culture s'estompera, alors il faut tout de suite fourbir les armes. Surtout quand le gouvernement fédéral vient de proposer un budget très peu généreux pour le milieu des arts.
Pour les courageux qui auraient envie de consulter l'intégral du mémoire déposé au ministre des Finances Raymond Bachand, ça se trouve ici.