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Un an de Parathéâtre

Il y a un an, je commençais à alimenter ce blogue. Mon
premier billet, le 9 mars 2009, s'intitulait Bribes de Britt, et rassemblait
des morceaux épars d'une entrevue avec Fannie Britt à propos de sa pièce Hotel
Pacifique
. C'est dire à quel point, au début, j'ignorais comment j'allais
animer ce blogue, que je percevais d'abord et avant tout comme l'extension
naturelle de mon travail de critique dans le journal papier, comme un endroit où
déposer des contenus supplémentaires et lutter contre le manque d'espace auquel
Voir est sans cesse confronté. Heureusement, l'actualité théâtrale m'a vite
rattrappé. Quand Olivier Choinière a publié sa «lettre au critique de théâtre
montréalais
», j'ai compris que je disposais d'un espace de parole privilégié et
qu'il me fallait répliquer à Choinière illico. Ce que je fis. Ma réponse, je le
constate maintenant, a constitué une première prise de position de ma part en
tant que critique de théâtre, une première marque ferme d'engagement, et
surtout, elle allait donner à ce blogue une nouvelle orientation.

Dès lors, j'allais aborder le théâtre dans une perspective plus large,
interroger ses dimensions politiques et sociales et scruter l'écologie du
milieu théâtral montréalais. Faire de la critique, toujours, mais de la
critique qui voit plus loin que les spectacles et se porte sur le milieu théâtral
dans son ensemble, en réservant une place de choix à la critique de la
critique. Et ce, toujours dans un esprit de dialogue, dans l'objectif de créer
un espace de parole.

On dit souvent que les gens de théâtre fuient le débat et
se vautrent dans la complaisance. Ce n'est pas totalement faux. Mais je
constate, à la lumière de quelques petites controverses qui ont éclaté ici ou
que j'ai pigé ailleurs, qu'il suffit souvent d'allumer quelques feux pour
susciter une prise de parole. En une année, mon blogue aura recueilli les paroles
d'Olivier Choinière, Dulcinée Langfelder, Christian Lapointe, Marie-Thérèse
Fortin
,Tony Nardi, Fabien Cloutier, Philippe Ducros, Pol Pelletier, Lise
Vaillancourt
et Gilbert Turp, sans compter les collègues critiques comme
Stéphanie Brody, de La Presse, et Luc Boulanger, du Devoir, qui s'expriment
souvent dans l'espace réservé aux commentaires. Pas mal pour un milieu qu'on
accuse trop souvent de garder le silence. Ce constat-là, du moins, me pousse à
poursuivre dans cette voie, de continuer à alimenter un espace de débat qui n'existe
pas ou peu dans l'univers médiatique actuel.

Je vais également continuer à suivre de près les festivals, autre
mission de blogueur que je me suis donné le devoir d'accomplir. Du Fringe
au FTA, en passant par Temps d'Images et le festival d'Avignon, je n'en rate
pas un, même si parfois c'est essoufflant.

Un an c'est peu, mais je souffle ma première bougie avec enthousiasme et
conviction. Merci de me suivre dans cette aventure.

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