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Robert Lepage l’improvisateur

Samedi 27 mars 2010. C'est la journée mondiale du théâtre.
Bonne journée mondiale du théâtre à tous !

Pour fêter ça, j'ai assisté à la journée de clôture du
colloque «Etats généraux de l'improvisation théâtrale», organisé par l'école
supérieure de théâtre de l'UQAM et le Théâtre de la LNI. Robert Lepage,
interrogé par la chercheure Irène Roy, discutait en conférence de la place de
l'improvisation dans son processus de création.

 

Dans une langue concrète et claire, comme à son habitude,
Lepage est revenu sur sa formation au Conservatoire de Québec, puis sur la
découverte de la méthode Repère au début de sa carrière, qui l'a convaincu de
la pertinence de se lancer dans chaque nouveau processus de création à partir
d'une «ressource», qu'elle soit matérielle ou idéologique, textuelle ou
scénique, tant qu'elle donne lieu à des improvisations et des explorations
fertiles. L'improvisation, chez Lepage, est liée de près à son processus de
work in progress et à son désir de ne jamais emprisonner le théâtre dans
une forme figée. Ce que les tournées internationales et les distributions
interculturelles semblent favoriser, si l'on en croit le plus international des
metteurs en scène québécois, qui se permet toujours de modifier ses spectacles
après les premières représentations. «Ça doit causer bien des maux de
tête, dans nos tournées à l'étranger, aux techniciens au surtitrage»,
a-t-il ironisé.   

Rien de bien neuf sous le soleil, cela dit, pour quiconque
connaît un peu le travail et la pensée de Lepage. Je vous renvoie donc à ce
texte
de Marie-Andrée Lamontagne, dans lequel sont racontés les épisodes du Théâtre Repère, et à cet autre texte, signé Isabelle Boisclair, où la méthode Lepage est analysée. Les deux textes proviennent du site web de l'émission CONTACT. Des références à conserver.

Aux états généraux de l'impro, la journée avait débuté par
une table ronde sur les dramaturgies improvisées, à laquelle je n'ai hélas pas
pu participer. Le metteur en scène Eric Jean y discourait de son fascinant
processus de création par improvisations dirigées. Je profite donc de
l'occasion pour vous orienter vers cet entretien dans lequel il raconte tout ça
en détail. Ça vous fera un peu de lecture en cette fin de semaine ensoleillée.

Pour ceux qui s'intéressent à la question de l'improvisation comme méthode
de création théâtrale, il faudra surveiller la publication des actes de ce
colloque. François-Etienne Paré, directeur artistique du Théâtre de la LNI, dit
ne pas savoir sous quelle forme ils seront publiés, mais promet que «des traces
subsisteront de ces trois journées de réflexion.» Pour aller encore plus loin,
vous pouvez aussi lire le mémoire de maîtrise d'Alexandre Cadieux, critique au
journal Le Devoir, qui porte sur l'improvisation dans les créations collectives
des années soixante-dix.