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Encore un peu de Fringe

Bon, le Fringe se termine déjà ce weekend. Pardonnez-moi de ne pas vous avoir tellement partagé ma vie de festivalier. Elle est moins dense que d'habitude.

Un mot sur Personnages avec passé, que j'ai finalement vu hier soir. J'étais très intrigué par ce texte du français Claude Bourgeyx interprété par de jeunes finissants de Concordia et du Cégep Lionel-Groulx. La partition est effectivement très belle: c'est ce genre de texte très franco-français, où la poésie émerge à chaque détour de la phrase, dans une langue très soignée et très souvent littéraire. Les mots, plus que la psychologie ou les sentiments, y expriment avec une grande force d'évocation les affres du désir et le trouble de l'amour. L'intrigue, un quatuor amoureux se dévoilant à petits feux après un énigmatique accident de voiture, est patiemment construite à la manière du chassé-croisé ou d'un puzzle dont les morceaux s'emboîtent tout doucement, et très simplement. Le jeu est inégal, mais très honnête, même si la sensualité du texte aurait commandé une interprétation encore plus charnelle. Vous pouvez encore attrapper deux représentations ce soir (18 juin) à 19h00 et demain 20 juin à 16h30. Au MAI.

Je n'ai pas encore vu Les quatre petites filles, de Pablo Picasso, dans une mise en scène de Véronick Raymond. Mais si je me fie aux commentaires que j'ai entendus jusqu'à maintenant, la metteure en scène est demeurée fidèle à son esthétique interdisciplinaire mutipliant les points de vue et les points d'appui sur l'oeuvre. Je vous invite en tout cas à consulter le blogue de Véronick Raymond; elle y a documenté son processus de création depuis le début des répétitions, demandant occasionnellement à des observateurs externes de commenter son processus. C'est fort intéressant.

Je verrai encore quelques spectacles ce soir et vous invite à écouter demain matin le talk-show maison du Fringe, Fringe-Moi, sur le site web du festival. Je serai l'invité du comédien Jocelyn Sioui (Shavirez le tzigane des mers), pour discuter de ma vision du Fringe et des quelques spectacles que j'ai pu attrapper cette année.

Tiens, justement, je vous balance l'épisode dans lequel Véronick Raymond parle de son spectacle.